© Giampiero SpositoSource: Reuters
Dans son livre intitulé «The Last Conversations» («Derniers entretiens»), Benoît XVI a expliqué à un journal italien que si personne n’a fait pression sur lui pour démissionner, un certain « lobby gay » aurait tenté d’influencer ses décisions.
Le quotidien italien Corriere della Sera, qui a acquis les droits pour publier des extraits des mémoires de l’ancien souverain pontife, a publié le 1er juillet un article résumant les points clés de ce livre.
Benoît XVI, qui a gardé le titre de «pape émérite», y soutient que sa démission était «un choix personnel» et nie avoir subi chantage ou pression afin qu’il quitte ses fonctions.
Un lobby gay influent au Vatican ?
Dans le livre, Benoît XVI explique cependant avoir été confronté à la présence d’un «lobby gay» composé de «quatre ou cinq personnes» et qui auraient tenté à plusieurs reprises d’«influencer les décisions du Vatican».
En effet, l’Eglise a toujours maintenu sa séculaire opposition à l’homosexualité. Mais les militants des droits des LGBT ont depuis longtemps affirmé que de nombreux homosexuels travaillent pour le Vatican alors que des sources de l’Eglise catholique soupçonnent que des personnes se soient assemblés en groupe influent ou lobby, afin de se soutenir les uns les autres et peser dans les décisions bureaucratiques du Vatican.
L’article du journal italien raconte que Benoit XVI aurait réussi à «briser ce groupe influent».
Un pontificat mouvementé sur fond de scandales
Benoît XVI a annoncé sa démission après un pontificat mouvementé, sur fond de ce qu’on avait alors appelé le «Vatileaks», scandale qui a vu le majordome du souverain pontife divulguer divulgué certaines de ses lettres personnelles et autres documents révélant des affaires de corruption et de lutte de pouvoir au sein du Vatican.
Les médias italiens à l’époque avaient rapporté qu’une faction de prélats voulaient discréditer le pape et faire pression sur lui afin qu’il démissionne.
Benoît XVI a également admis un certain «manque de fermeté» de sa part au cours de son pontificat, selon Corriere della Sera.
Selon lui, seules quelques personnes «très proches» de lui étaient au courant de son intention de démissionner. Il aurait d’ailleurs craint que ses intentions ne soient révélées, avant l’annonce officielles qui a eu lieu le 11 février 2013.
L’existence d’un journal intime du pape ?
Dans le livre, dont l’éditeur principal est l’allemand Droemer Knaur, Benoît XVI révèle aussi avoir tenu un journal durant son pontificat, mais assure qu’il compte le détruire, même s’il sait que ce dernier pourrait se révéler être «une pépite d’or pour les historiens».
Dans une très longue interview accordée au journaliste et écrivain allemand Peter Seewald, Benoit XVI explique avoir dû «surmonter ses propres doutes» sur l’effet que son choix pourrait avoir sur l’avenir de la papauté.
Il a notamment dit être «incrédule» lorsque les cardinaux réunis en conclave secret l’ont choisi pour succéder au pape Jean-Paul II en 2005 et qu’il a été «surpris» lorsque les cardinaux ont choisi François comme son successeur en 2013.
Ce sont la colère et «le ras le bol vis-à-vis des dysfonctionnements bureaucratiques du Vatican en 2013 qui sont selon lui à l’origine de la décision des cardinaux électeurs de choisir un pape non-européen pour la première fois en près de 1 300 ans.
Benoît XVI a été le premier pape depuis 6 siècles à démissionner en cours de pontificat. Après des problèmes de santé, il a quitté ses fonctions et a fait la promesse de vivre «caché du monde». Il vit actuellement dans un ancien couvent dans les jardins du Vatican.
C’est la première fois de l’Histoire qu’un ancien pape raconte son pontificat. Le livre «The last conversations» devrait être publié le 9 septembre 2016.
Source: RT France