Source: Reuters
La diplomatie turque confirme sa volonté de coopérer avec Moscou dans sa lutte contre Daesh mais souligne n’avoir jamais envisagé l’utilisation de la base d’Incirlik par les Russes.
«Nous avons déclaré que nous pourrions coopérer avec tous ceux qui combattent Daesh et que nous pourrions coopérer avec la Russie dans la lutte contre les terroristes. Mais je n’ai rien dit quant à l’arrivée d’avions russes sur la base aérienne d’Incirlik», a précisé le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, après que plusieurs médias turcs et internationaux, ont laissé entendre que le ministre des Affaires étrangères envisageait la possibilité de laisser la Russie utiliser sa base aérienne d’Incirlik.
#Turquie s’est excusée pour la mort du pilote russe mais fait volte-face sur l’indemnisation https://t.co/QpnZTPPZUupic.twitter.com/dLN9tyUIIJ
— RT France (@RTenfrancais) 28 juin 2016
Ce n’est pas la première affaire dans laquelle les responsables turcs se prononcent de manière ambiguë. La semaine dernière, après que le président turc a présenté ses excuses à son homologue russe pour avoir abattu un bombardier russe en novembre 2015, le Premier ministre turc, Binali Yildirim, avait évoqué le versement de compensation financières à l’Etat et à la famille du pilote dans une émission en direct de la chaîne d’information CNN Türk, avant de se rétracter quelques heures plus tard.
Ces déclarations interviennent alors que les relations entre la Turquie et la Russie se sont débloquées la semaine dernière. Après s’être entretenu par téléphone avec Recep Tayyip Erdogan, Vladimir Poutine a levé les restrictions imposées aux citoyens russes désirant se rendre en Turquie et ordonné au gouvernement de travaillé au rétablissement des relation commerciales avec la Turquie. Par ailleurs, une délégation du ministère turc des Affaires étrangères a participé le 1er juillet à une réunion de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (OCEMN) à Sotchi.
Organisation de la lutte contre Daesh dans la région
La base aérienne en question se trouve près de la frontière nord de la Syrie. Jusqu’à présent, elle n’est utilisée que par les membres de la coalition arabo-occidentale pour la lutte contre l’EI, menée par les Etats-Unis, et dont font partie la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite et le Qatar. Mais la situation de cette base ne leur permet de bombarder que les territoires situés majoritairement au nord, occupés par les Kurdes et pas par les combattants de Daesh.
La Russie mène sa lutte aérienne contre les terroristes de Daesh depuis le 30 septembre dernier, à partir de deux bases : la base aérienne de Khmeimim et la maritime de Lattaquié que le gouvernement syrienne a mises à sa disposition.
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La Turquie, pomme de discorde entre la Russie et les Etats-Unis dans la lutte contre les Etats-Unis ?
Ankara, qui se dit être tout à fait concernée par la lutte contre Daesh, n’a pourtant encore jamais donné les preuves d’une telle position. En effet, les journalistes de RT ont pu trouver, durant la première moitié de l’année 2016, des preuves incontestables qu’Ankara aidait les terroristes, non seulement en leur facilitant le passage de la frontière turco-syrienne, mais aussi en soignant les djihadistes blessés dans ses hôpitaux.
Grâce à cette loyauté du gouvernement turc, les djihadistes ont pu fabriquer des cartes d’identité pour les nouveaux arrivant et vendre le pétrole vole en territoires syrien et irakien. Une des fractures découvertes montrait que, pour la seule journée du 11 janvier 2016, Daesh avait extrait 1 925 barils de pétrole du champ pétrolier de Kabibah et les avait vendus pour 38 342 dollars.
Source: RT France