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Quand les Republicains surfent sur le malaise vis-a-vis des investissements moyen-orientaux

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez s’est opposé à une candidature turque au rachat de l’aéroport de Lyon, dix jours après une décision similaire du président de la région PACA, Christian Estrosi.

Empêcher les infrastructures publiques française de passer à des mains étrangères est-il en passe de devenir une tendance politique chez les Républicains ? En l’espace de deux semaines, deux des figures du parti de droite, Christian Estrosi et Laurent Wauquiez, ont manifesté haut et fort leur volonté de faire barrage à la candidature au rachat d’un aéroport français par un groupe turc.

Alors que l’Etat français met en vente les parts majoritaires qu’il détient dans les aéroports de Lyon et de Nice, différents médias ont fait savoir que le géant turc Limak était prêt à proposer une offre de rachat particulièrement élevée pour chacune des deux infrastructures. Le président de la région PACA Christian Estrosi, puis son homologue de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, sont tous deux montés au créneau contre les ambitions de Limak, invoquant des motifs essentiellement politiques tels que la souveraineté nationale et le rôle stratégique des aéroports.

Le 24 juin, Christian Estrosi a ainsi déclaré à Nice Matin qu’il souhaitait que l’aéroport de Nice «demeure plus niçois que turc, saoudien ou qatari», ajoutant qu’il serait «inadmissible de permettre à une puissance étrangère de s’emparer d’un tel outil stratégique de la Côte d’Azur».

Similairement, Laurent Wauquiez a affirmé dans les colonnes du quotidien régional Le Progrès, lundi 4 juillet, qu’il n’était «pas question de céder [l’aéroport de Lyon] Saint-Exupéry à un groupe étranger [et] notamment turc», l’infrastructure constituant «un outil de souveraineté» française. Dans sa déclaration, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes entend mettre en garde le gouvernement contre le «raisonnement simpliste qui consisterait à brader les bijoux de famille» au plus offrant.

Surfer sur le malaise vis-à-vis des investissements étrangers et le sentiment anti-Turquie

Les prises de parole de Laurent Wauquiez et Christian Estrosi s’inscrivent, au moins, dans deux tendances de la société française actuelle. La première est le malaise provoqué par les nombreux rachats d’infrastructures publiques et de «joyaux» français par des groupes ou fonds d’investissement étrangers (et en particulier moyen-orientaux), au cours des dernières années. Les acquisitions de la maison de couture Balmain et du club de football du Paris-Saint-Germain par des fonds d’investissement publics et privés qataris, notamment, avaient fait couler beaucoup d’encre.

En outre, l’identité turque du groupe Limak a sans doute joué un rôle dans les réactions des deux présidents de région LR : le rejet de la candidature de la Turquie à l’Union Européenne (UE), thème populaire chez l’électorat de droite, est régulièrement mis en avant par les responsables des Républicains. Ainsi, le 28 juin, Laurent Wauquiez avait déclaré que «la Turquie ne rentrer[ait] jamais» dans l’UE, tandis que président de son parti, Nicolas Sarkozy, avait affirmé deux jours plus tôt que «la Turquie n’a[vait] pas vocation à intégrer l’Europe ».

Ces discours protecteurs de la part des responsables de droite surviennent à quelques mois des primaires républicaines (prévues pour novembre 2016), et à un peu moins d’un an de l’élection présidentielle, qui aura lieu au printemps 2017.

Source: RT France

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