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Le « j’accuse » de la mère du plus jeune soldat en Irak suite aux révélations sur Tony Blair

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© Photo. Janice Procter

Suite aux révélations de John Chilcot sur l’implication de Tony Blair dans la guerre en Irak, découvrez un entretien à Sputnik de Janice Procter, dont le fils Michael Trench a été l’un des plus jeunes soldats britanniques à mourir en Irak quand il a été tué à 18 ans en 2007. La mère dénonce « une nouvelle version plus longue avec plus de mensonges ».

La commission dirigée par l’ancien vice-ministre permanent des Affaires intérieures du Royaume-Uni John Chilcot, étudie la légalité des ordres sur la participation à l’invasion de l’Irak. Les dernières audiences publiques ont eu lieu en 2011, cependant, la publication des résultats a à plusieurs reprises été reportée depuis lors.

La décision du Royaume-Uni et de son Premier ministre de l’époque Tony Blair d’entrer en guerre en Irak en 2003 aux côtés des Etats-Unis a été fondée sur une base légale « loin d’être acceptable », lit-on dans le rapport sur l’engagement controversé du Royaume-Uni en Irak publié mercredi.

Découvrez l’entretien à Sputnik de la mère du plus jeune soldat britannique à mourir en Irak Janice Procter:

« Je me sens inquiète [au sujet du rapport], mais qu’est-ce que j’ai pu apprendre d’un document de 150 pages en deux heures?

« J’ai pensé lorsque Sir John Chilcot est venu à bord, ça y est, nous allons enfin obtenir des réponses et je pourrai enfin enterrer les démons et la mort de mon fils, mais cela ne s’est pas passé ainsi. Je n’attends rien de plus qu’une nouvelle version plus longue avec plus de mensonges ».

« Comment dites-vous +je suis désolé+ aux morts? Comment dites-vous +désolé+ à un parent? Si c’était une guerre légale, pourquoi y a-t-il eu du retard, pourquoi les déclarations ont-elles été modifiées? » 

« Je suis fière de mon fils qui a porté son uniforme et qui a lutté pour la reine et le pays, mais ce rapport ne redonnera pas la vie à mon fils, il ne restituera pas les 178 autres vies non plus ».

« Nous sommes toujours des familles en deuil, le retard de ce rapport a prolongé la douleur à laquelle nous sommes confrontés chaque jour ».

« J’accuse Tony Blair de la mort de mon fils. Tony Blair les a envoyés, Tony Blair a réalisé les accords et il a envoyé nos enfants à la boucherie ».

« La seule façon pour moi de tourner la page de la mort de mon fils, c’est que justice soit faite. Je comprends que l’enquête Chilcot ne soit pas un tribunal, mais je pense qu’il doit à ces 179 vies un peu de justice ».

« Mon fils voulait porter cet uniforme et en être fier, il voulait faire son travail, mais dans une guerre juste, pas une guerre illégale ».

« Nous aurions pu accepter beaucoup de choses si la guerre avait été légale, qu’ils soient morts pour la reine et le pays, qu’ils soient morts en héros, mais tant de choses ne sont pas légales, les revendications des armes de destruction massive, le manque d’équipement. Ce à quoi nous sommes confrontés, c’est qu’il n’y a personne pour répondre aux questions et personne pour nous dévoiler la vérité ».

« Les mensonges ne font que rendre nos vies plus dures ».

« La mort d’un enfant est un très long chemin. Je ne dirais pas que nos enfants sont oubliés… Ils sont nos enfants et l’amour d’une mère va bien au-delà de la tombe « .

« Je suis forte, mais j’ai dû l’être. J’ai appris à travers l’histoire et la perte de mon fils que je dois vivre avec ».

« Si les enfants de Tony Blair avaient été envoyés au front comme nos enfants, aurait-il dû mener le même combat que nous et attendre aussi longtemps ce rapport? Je ne le pense pas. Pourquoi y-a-t-il  une règle pour nous et une règle pour lui? Qu’est-ce qui le met au-dessus de la loi? »

« M. Blair doit à nos enfants une réponse et en tant que parents, nous méritons l’honnêteté. »

Au Royaume-Uni, dans le cadre de l’enquête sur la légalité de la participation des troupes britanniques dans la guerre en Irak, 29 lettres de l’ex-premier ministre britannique Tony Blair à l’ancien président américain George W. Bush ont été déjà publiées le 5 juillet.

Source: Spuniknews

Intervention britannique en Irak: les principaux points du rapport Chilcot

© Flickr/ Quinn Dombrowski

Le rapport Chilcot sur l’engagement controversé du Royaume-Uni dans la guerre en Irak en 2003, publié mercredi, critique sévèrement l’action de l’ancien premier ministre Tony Blair et le rôle des services secrets et dévoile que « la planification et les préparatifs pour l’Irak étaient complètement inadéquats », et l’invasion « prématurée ».

Blair au service des Etats-Unis

Le rapport de la commission Chilcot, du nom de son président John Chilcot, dresse un portrait sévère du travailliste Tony Blair, qui était à l’époque à la tête de l’exécutif britannique.

— Le 28 juillet 2002, soit huit mois avant l’invasion de l’Irak, M. Blair écrit au président américain George Bush pour lui assurer qu’il serait avec lui « quoi qu’il arrive ».

— M. Blair n’a pas non plus « insisté auprès du président Bush pour obtenir des assurances fermes sur les plans américains ».

— L’épais rapport de quelque 2,6 millions de mots affirme également que M. Blair a engagé son pays dans une activité diplomatique telle qu’il aurait été « très difficile pour le Royaume-Uni de retirer par la suite son soutien aux Etats-Unis ».

La guerre n’était pas l’ultime recours

« En 2003, il n’y avait pas de menace imminente de Saddam Hussein. La stratégie de confinement pouvait continuer pour un certain temps ».

« Nous avons conclu que le Royaume-Uni avait choisi de se joindre à l’invasion de l’Irak avant que les options pacifiques pour un désarmement aient été épuisées. L’intervention militaire n’était alors pas l’ultime recours ».

Quid des armes de destruction massive?

« Il est maintenant clair que la stratégie en Irak a été conçue sur la base de renseignements et d’estimations déficientes. Elles n’ont pas été critiquées, et elles auraient dû l’être ».

« Les conclusions sur la gravité de la menace posée par des armes de destruction massive irakiennes ont été présentées avec une certitude qui n’était pas justifiée ».

Les chefs du renseignement britannique « aurait dû indiquer clairement à M. Blair que les informations n’avaient pas établi sans doute possible que l’Irak continuait à produire des armes chimiques et biologiques, ou que les efforts visant à fabriquer des armes nucléaires se poursuivaient ».

Une guerre mal préparée 

« Le gouvernement a échoué à prendre en compte l’ampleur de la tâche nécessaire pour stabiliser, administrer et reconstruire l’Irak et les responsabilités qui allaient incomber au Royaume-Uni ».

« Le gouvernement n’était pas préparé pour le rôle dans lequel le Royaume-Uni s’est retrouvé à partir d’avril 2003. La plus grande partie de ce qui s’est mal passé à partir de là a pour origine ce manque de préparation ».

Le rapport note que « malgré les avertissements, les conséquences de l’invasion ont été sous-estimées ».

Le rapport constate aussi que les ressources militaires engagées ont été faibles et inadaptées.

« Nous avons trouvé que le ministère de la Défense s’était montré lent à répondre à la menace présentée par les engins explosifs improvisés et que les retards enregistrés pour fournir les engins de patrouille blindés adéquats n’auraient pas dû être tolérés ».

179 soldats britanniques ont été tués dans le conflit, pendant les six ans d’engagement britannique jusque 2009La planification et les préparatifs pour l’Irak d’après Saddam étaient complètement inadéquats »Le rapport Chilcot sur l’engagement controversé du Royaume-Uni dans la guerre en Irak en 2003, publié mercredi, critique sévèrement l’action de l’ancien premier ministre Tony Blair et le rôle des services secrets et dévoile.

Source: Sputniknews

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