Les milliards de dollars de l’embellie pétrolière : la réponse du président Bouteflika
C’est un des éléments de langage de l’opposition : les milliards de dollars de l’embellie pétrolière. Il n’est pas rare en effet d’entendre ces derniers temps des responsables des partis de cette opposition, islamistes et démocrates émettre, des réserves sur la manière dont l’argent des revenus pétroliers avait été dépensé.
Sid Ahmed Ghozali, dont on ne sait sur quel paramètre il s’est basé, a même avancé le chiffre de 800 milliards de dollars glanés depuis une quinzaine d’années. A en croire donc des partis de l’opposition, et certains économistes, ces milliards sont dépensés à mauvais escient, dont une bonne partie aurait alimenté la corruption. Ces accusations insistantes, quant à la mauvaise gestion de ces revenus ont donc amené naturellement le président Bouteflika à mettre les choses au clair.
C’était mercredi, lors de son discours à la nation, à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance nationale « Les fruits de tous ces efforts sont là sur le terrain, et nul ne peut les contester, tout comme ces résultats constituent autant de réponses à ceux qui s’interrogent sur la destination prise par les revenus des hydrocarbures », assénera Abdelaziz Bouteflika. Le président ne se contente pas de démentir, il donne des détails sur la destination de ces revenus pétroliers.
Trois millions de familles ont bénéficié d’un logement
« En effet, plus de trois millions de familles ont bénéficié d’un toit, alors que le raccordement à l’eau potable, à l’électricité et au gaz naturel a enregistré une progression remarquable dans toutes les contrées du pays. Dans le même temps, des dizaines de nouvelles infrastructures de santé publique ont été livrées, et nos universités accueillent désormais plus d’un million et demi d’étudiants ». Poursuivant sa démonstration, il ajoute à ce propos « Le monde rural, berceau de la Révolution de Novembre à laquelle il a versé un lourd tribut, a pu accéder davantage aux bienfaits du développement. Nos efforts triomphent aussi, graduellement, de l’habitat précaire, au bénéfice de milliers de familles et au profit de nos villes et cités ».
En d’autres termes, le chef de l’état a expliqué que ces milliards, objet de controverse, auront permis d’améliorer substantiellement le niveau de vie des algériens et de doter le pays d’une assise infrastructurelle qui servira de vecteur à la nouvelle politique économique post hydrocarbures. Car, il n’et plus question pour le président Bouteflika que cette nouvelle économie soit tirée par le pétrole, pour la simple raison que ce n’et plus possible. Et le président Bouteflika le rappelle, à juste titre. « Notre pays est confronté aujourd’hui aux aléas sévères de la chute des prix des hydrocarbures, une ressource qui pèse encore fortement sur notre économie et notre développement comme cela est le cas d’ailleurs dans d’autres pays producteurs de cette matière première ».
Dette publique et militaire remboursées
Le président Bouteflika, répondant indirectement aux critiques accusant le gouvernement d’être responsable de la crise actuelle, d’avoir mal géré la rente pétrolière, avance que « Ce choc n’est pas la conséquence de failles dans notre démarche interne. Bien au contraire, ce sont les décisions nationales prudentes que nous avons prises il y a quelques années, notamment un important remboursement anticipé de la dette extérieure, dont la dette militaire, ce qui nous a permis d’accomplir un bond qualitatif dans la mise à niveau des capacités et des équipements de l’Armée Nationale Populaire, la digne héritière de l’Armée de Libération Nationale ».
C’est dans le cadre de cette même démarche de gestion prudentielle des revenus pétroliers que la décision était prise « de cesser tout recours aux crédits extérieurs, et en gérant avec prudence nos réserves de change, ce qui nous permet aujourd’hui de faire face à la crise financière, et d’engager souverainement les correctifs que celle-ci requiert, en tenant compte de nos réalités propres et dans la fidélité à nos options sociales fondamentales ».
On se souvient pourtant que des partis de l’opposition, visiblement sous l’influence d’économistes peu éclairés, avaient exprimé leur opposition au remboursement par anticipation de la dette algérienne auprès des instances financières internationales. Et si la décision de rembourser la dette par anticipation n’avait pas été prise, en temps opportun ? Aux adversaires de ce choix de répondre.
Analysant cette crise systémique, le président souligne qu’elle « n’est guère l’apanage d’un pays particulier, notamment dans l’économie mondiale globalisée ». C’est donc une crise systémique qui touche tous les pays dont les économies sont tirées par la rente pétrolière. En revanche ajoute le président Bouteflika, la réponse à cette crise « varie d’un pays à l’autre, selon le degré de mobilisation et de consensus interne mis en place ».
S’agissant de l’Algérie, le président Bouteflika estime que « notre pays est en droit d’envisager avec sérénité et espérance, le dépassement de la crise financière actuelle ». A ce propos, le chef de l’Etat prône le consensus national. « La sérénité se propagera davantage également si nos acteurs politiques acceptent de concourir au débat et aux propositions de solutions, dès lors que l’enjeu n’est pas le pouvoir ou l’opposition, mais bien le devenir économique du pays et le sort de toute la population » conclut-t-il en affirmant l’espérance légitime de voir l’Algérie dépasser cette crise.
Abbès Zineb
Source: Algerie1
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