Assad estime qu’Erdogan pourrait utiliser la tentative de putsch pour «éliminer ses opposants»
© Sana Source: Reuters
Bachar el-Assad durant un entretien donné à une chaîne de télévision australienne
Le président syrien s’est exprimé devant une délégation d’hommes politiques libanais et a commenté la situation en Turquie, évoquant le fait que le président Recep Tayyip Erdogan puisse utiliser la tentative de coup d’état pour décimer ses opposants.
«On ne peut pas ignorer la possibilité que Recep Tayyip Erdogan, le président turc, utilise ces événements afin d’éliminer ses opposants dans les institutions militaires, judiciaires et politiques», a déclaré Bachar el-Assad, selon le journal libanais Al-Akhbar.
Des dirigeants européens ont aussi émis des réserves concernant la réponse apportée par les autorités turques à cette tentative de coup d’Etat. «Nous disons aujourd’hui que l’Etat de droit doit être protégé pour le bien» de la Turquie, a affirmé Federica Mogherini, la responsable de la diplomatie européenne, à la presse le 18 juillet en arrivant à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles. «Il n’y a aucune excuse pour que la Turquie prenne des mesures pour s’en éloigner [de l’Etat de droit]», a insisté la commissaire italienne. «Nous allons envoyer un message fort en ce sens à la Turquie», a-t-elle averti.
La France, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, avait déjà mis en garde le président turc le 17 juillet, concernant le fait que cette tentative de coup d’Etat ne lui donnait pas un «chèque en blanc» pour se débarrasser de l’opposition. «Il ne peut y avoir de purges. Ceux qui essaient de violer la démocratie doivent être poursuivis selon la loi. Ce n’est pas à un pouvoir arbitraire de le faire», avait déclaré le ministre français.
Lire aussi : Coup d’Etat en Turquie : les chasseurs des putschistes auraient eu Erdogan dans leur ligne de mire
Erdogan ‘likely using coup to take out foes’ https://t.co/bG7NxFS8nLpic.twitter.com/SD1p4djmBa
— Press TV (@PressTV) 18 juillet 2016
A la suite de la tentative de coup d’Etat organisée par une partie de l’armée durant laquelle près de 290 personnes ont trouvé la mort dans la nuit du 15 au 16 juillet, les autorités turques ont procédé à 6 000 arrestations dans les différentes institutions de l’Etat, a fait savoir le ministre turc de la Justice le 17 juillet. De plus, 103 généraux et amiraux turcs ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur le putsch manqué, a rapporté le 18 juillet l’agence de presse Anadolu.
Source: RT France
Selon un expert du renseignement français, Erdogan est un survivant
© AP Photo/ Emrah Gurel
Le directeur de recherche chargé du terrorisme et de la criminalité organisée et ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français exprime sa vision du coup d’État en Turquie.
Interviewé par Sputnik, Alain Rodier, le directeur de recherche chargé du terrorisme et de la criminalité organisée et ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français a parlé des causes et des conséquences de la tentative de coup d’État en Turquie.
Selon M.Rodier, personne ne s’attendait à cette tentative de putsch qui a, en outre, été mal préparée.
« Tout le monde a été tout de même surpris de ce coup de force qui a eu lieu, et surtout du fait qu’il semblait extrêmement amateur, parce qu’en réalité, ça n’a absolument débouché sur rien, au contraire, cela a été vraiment une catastrophe pour ceux qui ont lancé cette affaire », a expliqué Alain Rodier.
Il est également d’avis que les services secrets turcs étaient au courant de cette affaire depuis plusieurs jours.
« Et qu’en réalité, s’il n’a pas organisé ce putsch, pour répondre tout de suite à l’idée complotiste que c’était organisé par le pouvoir, je ne pense pas qu’il l’ait été. Mais ils ont laissé faire de façon à pouvoir étouffer la révolte dans l’œuf », a-t-il ajouté.
Le spécialiste estime toutefois que « pour Erdogan, c’est vraiment quelque chose d’extraordinaire, d’abord d’avoir survécu à ce coup d’État, parce que ce n’était pas forcément donné ».
Il souligne notamment que le coup d’État avantage grandement le président turc Recep Tayyip Erdogan.
« Il (M.Erdogan, ndlr) va devenir une personne intouchable parce que ce sera le président démocratiquement élu qui a survécu à un putsch militaire ».
Cet incident a également ouvert au numéro Un turc de nouvelles voies vers l’élargissement de son pouvoir.
« Donc maintenant il va se retrouver dans une position absolument privilégiée pour faire passer la réforme qu’il souhaite, c’est-à-dire la présidentialisation de son régime qui va être taillée à sa propre personne », déclare l’expert français.
Quant à l’introduction de la peine de mort en Turquie, Alain Rodier doute que cette réforme aboutisse, car « ce serait peut-être une ligne rouge qu’il franchirait et qui nuirait aux futures relations qu’il va devoir relancer suite à sa nouvelle installation à la tête du pouvoir ».
Source: Sputniknews
La Turquie suspend 1.500 employés soupçonnés de liens avec Fethullah Gulen
Le ministère turc des Finances a suspendu environ 1.500 employés soupçonnés de liens avec le prêcheur islamique Fethullah Gulen.
Suite au coup d’Etat avorté vendredi dernier, le ministre turc des Finances Naci Akbal a annoncé la suspension de quelque 1.500 employés probablement liés à Fethullah Gülen, prêcheur islamique et opposant, résidant actuellement à Saylorsburg (Pennsylvanie, Etats-Unis). Ankara le soupçonne d’avoir organisé la tentative de coup d’Etat, mais ce dernier dément son implication.
Vendredi soir, des militaires turcs ont tenté de perpétrer un coup d’État dans le pays. Après l’échec du putsch, les forces de l’ordre ont interpellé plus de 6.000 personnes, y compris des officiers généraux et des officiers supérieurs.
Selon Ankara, la rébellion avortée a fait 290 morts, dont 190 civils et 100 putschistes, ainsi qu’au moins 1.400 blessés. A l’heure actuelle, dans l’ensemble, les forces de l’ordre ont réussi à combattre la rébellion, même si la tension persiste dans certains secteurs d’Istanbul et d’Ankara.
Source: Sputniknews
La Turquie prolonge les patrouilles aériennes au-dessus d’Ankara et d’Istanbul
© Murad Sezer Source: Reuters
Le président Recep Tayyip Erdogan a ordonné aux avions de chasse survolant les villes d’Ankara et d’Istanbul de poursuivre leurs rondes durant la journée du 18 juillet, quelques jours après le putsch raté d’une partie de l’armée.
La tension est loin d’être retombée en Turquie, trois jours après une tentative de coup d’Etat militaire avortée ayant tout de même causé la mort d’au moins 290 personnes. Lundi 18 juillet, le chef de l’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, a prolongé l’ordre donné à l’aviation militaire de patrouiller au-dessus de la capitale, Ankara, et de la plus grande ville du pays, Istanbul, pour au moins une journée.
Le président turc a également interdit à tout hélicoptère militaire de décoller d’Istanbul – l’armée de l’air aurait reçu l’ordre d’ouvrir le feu sur tout engin de ce type survolant la ville, selon une source citée par Reuters.
Au cours du putsch de la nuit du 15 au 16 juillet, les militaires rebelles avaient notamment utilisé des hélicoptères de combat, des avions de chasse et des tanks. Les forces antigouvernementales s’étaient tout particulièrement déployées dans les villes d’Ankara et d’Istanbul, où elles avaient bloqué les principales voies d’accès.
Lire aussi : Turquie : 6 000 personnes emprisonnées après la tentative de coup d’Etat
Une situation toujours tendue en Turquie
#Turquie : Un soldat tire sur le Palais de justice pendant auditions de généraux putschistes https://t.co/k0Vz5c6SC4pic.twitter.com/9989RGK6mM
— RT France (@RTenfrancais) 18 juillet 2016
Le 18 juillet, un nouvel incident relatif à la tentative ratée de coup d’Etat s’est produit, témoignant d’un climat de tension persistant dans le pays : un soldat turc a ouvert le feu près du palais de justice, dans la capitale, où plusieurs généraux putschistes étaient interrogés par les autorités. Les forces de police auraient réussi à arrêter le tireur.
Source: RT France
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