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La tentative de coup d’Etat militaire en Turquie pourrait être une conséquence de la volonté de certains groupes de l’élite turque de punir Erdogan pour [la conduite d’] une politique indépendante. Cette opinion a été exprimée par le chef de la République tchétchène Ramzan Kadyrov, rapporte «Interfax».
« Avec toute l’ambiguïté du comportement d’Erdogan, c’est dans une certaine mesure une politique devenue plus indépendante de l’Occident dans l’évaluation des processus qui se produisent dans la région, il est possible que les généraux pro-occidentaux ne l’aient pas appréciés. » – considère Kadyrov.
Le chef de la Tchétchénie a souligné que « les généraux turcs sont utilisés pour interférer dans la politique, de dicter la direction du pays à l’intérieur et en dehors du cours. » «Chaque tentative est venue de l’armée orientée vers l’Ouest [Occident] », – a-t-il ajouté.
Kadyrov a déclaré aujourd’hui que les relations entre la Turquie et la Russie ont commencé à se stabiliser.
« La Turquie est notre plus proche voisin, un pays avec lequel nous sommes étroitement liés, notamment les relations économiques, culturelles et humanitaires. Au cours des dernières années, grâce à la politique cohérente, solide et bien calibrée, poursuivie par le président russe Vladimir Poutine, il y a eu une tendance vers un nouveau renforcement des affaires et d’autres relations avec la Turquie, » – a déclaré le chef de la Tchétchénie.
« Nous avons traversé beaucoup de révolutions. Nous savons par expérience que tous les coups d’État militaires entraînent des conséquences graves. Nous souhaitons que le peuple frère de Turquie en sorte le plus rapidement possible, afin que soit rétablies la paix et la stabilité … » – a dit Kadyrov.
Traduction: Jean de Dieu MOSSINGUE
Source originale: Politrussia
En Turquie, les listes de suspects à arrêter étaient prêtes avant le putsch
© AP Photo/ Thanassis Stavrakis
La vague d’arrestation dans l’armée, la police et la magistrature était préméditée, selon le commissaire européen Johannes Hahn. La répression bat son plein en Turquie après la tentative ratée de coup d’État.
La vague de représailles qui a couvert l’armée, les forces de l’ordre et les administrations régionales en Turquie devient de plus en plus large. Huit mille policiers ont été mis à pied dans l’ensemble de la Turquie, dont Istanbul et la capitale Ankara, du fait de leurs liens présumés avec le putsch manqué de vendredi soir, a déclaré lundi à Reuters un haut responsable turc. 30 gouverneurs et 50 hauts fonctionnaires ont également été limogés.
Près de 3.000 militaires et autant de juges et de procureurs ont d’ores et déjà été placés en détention provisoire dans la foulée du putsch avorté. De plus, 103 généraux et amiraux sont en garde à vue, selon les dernières informations de l’AFP, citant une agence progouvernementale.
Près de 9.000 fonctionnaires du ministère de l’Intérieur turc ont été limogés après la tentative de coup d’Etat manquée, a rapporté lundi l’agence de presse progouvernementale Anadolu.
Pour la commission européenne, dans la conduite de ces représailles, les autorités turques violent les normes du droit international. Selon Johannes Hahn, commissaire européen à l’Elargissement, ce point de vue est partagé par Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne.
« On a au moins l’impression que quelque chose avait été préparé. Les listes sont disponibles, ce qui laisse penser que cela était préparé pour servir à un moment ou un autre », a déclaré Johannes Hahn.
En réponse à la déclaration de M. Erdogan, qui a indiqué dimanche entendre rétablir au plus vite la peine de mort en Turquie pour punir les participants au coup d’État avorté du 15 juillet dernier, le parti pro-kurde HDP (Parti démocratique des peuples) a fait savoir qu’il ne soutiendra pas un éventuel projet de loi à ce sujet.
« Non, nous ne le soutiendrons pas », a déclaré lundi à Reuters un porte-parole de cette formation, Ayhan Bilgen.
Recep Tayyip Erdogan avait indiqué dimanche qu’il n’allait pas négliger la demande de certains de ses partisans, qui ont réclamé l’exécution des auteurs de la tentative de putsch. Selon M. Erdogan, il en discuterait avec les partis de l’opposition.
Selon Ankara, la rébellion avortée a fait 290 morts, dont 190 civils et 100 putschistes, ainsi qu’au moins 1.400 blessés. Les autorités soupçonnent Fethullah Gülen, prêcheur islamique et opposant résidant à Saylorsburg (Pennsylvanie, États-Unis), d’avoir organisé la tentative de coup d’État, mais ce dernier dément son implication. À l’heure actuelle, dans l’ensemble, les forces de l’ordre ont réussi à maîtriser la rébellion, même si la tension persiste dans certains secteurs d’Istanbul et d’Ankara.
Source: Sputniknews