L’Iran exporterait l’eau lourde aux Etats-Unis et à d’autres pays comme la Russie
© Photo: REUTERS/Heinz-Peter Bader
L’eau lourde iranienne coulera vers la Russie
Le chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran (OEAI) Ali Akbar Salehi a annoncé que Téhéran et Moscou étaient à deux doigts de la signature d’un accord sur la vente à la Russie de 40 tonnes d’eau lourde. Son adjoint, Behruz Kamalvandi, pourrait prochainement se rendre à Moscou pour finaliser l’accord. Selon M.Salehi, une délégation russe pourrait également se rendre en Iran.
Côté russe, le marché a été confirmé par le représentant russe auprès des organisations internationales à Vienne Alekseï Karpov.
Le plan d’action conjoint sur le programme nucléaire iranien n’interdit pas à l’Iran de produire de l’eau lourde, à condition qu’il n’y en ait pas plus de 130 tonnes sur le territoire iranien. La production de l’eau en tant que telle ne renferme pas de menaces, mais son utilisation est directement liée au développement des technologies des réacteurs à eau lourde, l’élément du programme nucléaire iranien soumis à un suivi permanent.
Il y a un an, les six médiateurs internationaux et l’Iran ont convenu que l’eau lourde iranienne serait achetée par les Etats-Unis. Cependant le Congrès des Etats-Unis s’est opposé, dernièrement, à l’achat de 32 tonnes d’eau iranienne.
Il va de soi que dans ce contexte l’Iran a tablé sur la Russie. L’expert en affaires internationales du Centre d’études stratégiques auprès du Conseil de discernement de l’intérêt supérieur du régime Afifeh Abedi fournit des détails.
Selon lui, le Congrès des Etats-Unis a créé d’importants obstacles à l’achat de l’eau lourde iranienne. Cependant, la Russie a réagi immédiatement et a exprimé son intérêt.
M.Abedi a précisé qu’aux termes du plan d’action conclu, l’Iran devrait évacuer de son territoire des quantités excédentaires d’eau lourde pendant 16 ans. Les Etats-Unis, satisfaits par les résultats d’analyse de l’eau lourde iranienne, se sont engagés à en acheter 40 tonnes annuellement. Cependant, la réalisation du plan d’action se heurte à toute sorte d’obstacles créés aux Etats-Unis par des hommes politiques hostiles à l’Iran. En outre, l’Iran s’est réservé le droit de chercher, le cas échéant, de nouveaux acheteurs.
« Le choix de la Russie en tant qu’alternative aux Etats-Unis et à tout autre pays n’a rien d’étonnant compte tenu des motifs politiques, de la proximité géographique et de la coopération entre nos pays dans plusieurs domaines, notamment en matière de sécurité », signale l’expert.
« Il y a cependant d’autres raisons. Ainsi tous les contrats et accords conclus entre nos deux pays ont été honorés impeccablement. En plus, la Russie est l’allié le plus sûr de l’Iran en matière de réalisation du programme nucléaire pacifique… Durant 12 ans de négociations nucléaires, la Russie a aidé l’Iran à promouvoir le processus afin de parvenir à des résultats positifs », ajoute-t-il.
Pour résumer, l’expert a constaté que l’accord sur le nucléaire iranien devenait l’objet d’un jeu politique malhonnête mené par certain pays. C’est pourquoi la Russie et l’Iran doivent rester sur le qui-vive: il est tout à fait probable qu’un pays tiers intervienne pour déjouer les projets.
Source: Sputniknews via almanar
Vente d’eau lourde, l’Iran a des clients autres que les USA
Si, suite à l’interdiction du Congrès, les Américains ne peuvent plus acheter à l’Iran son surplus d’eau lourde, Téhéran en vendra à d’autres pays qui s’y intéressent.
Téhéran mène des négociations sur des livraisons d’eau lourde avec trois ou quatre pays autres que les Etats-Unis, a annoncé le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’Energie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi.
« Nous sommes en train de mener des tractations avec un certain nombre de pays. Les négociations touchent notamment à leur fin avec trois ou quatre clients pour que nous puissions vendre le surplus d’eau lourde si les Américains ne peuvent plus en acheter, suite à l’interdiction du Congrès », a déclaré M.Kamalvandi, cité par l’agence Fars.
Jeudi dernier, la Chambre des représentants des Etats-Unis, où les républicains sont majoritaires, a voté en faveur d’une proposition de loi qui bloque l’achat d’eau lourde à l’Iran. Néanmoins, le ministère américain de l’Energie avait signé auparavant un accord d’achat de 32 tonnes d’eau lourde à l’Iran « pour répondre aux besoins de l’industrie et de la recherche nucléaires aux Etats-Unis. Ledit contrat était évalué à 8,6 millions de dollars.
Mardi, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a annoncé pour sa part que l’Iran avait vendu aux Etats-Unis 32 tonnes d’eau lourde et en avait reçu l’argent. Quoi qu’il en soit, le montant de cette transaction n’a pas été précisé.
L’achat d’eau lourde à l’Iran est présenté par les Etats-Unis comme entrant dans le cadre de cet accord historique signé à Vienne le 14 juillet 2015 et entré en vigueur le 16 janvier dernier entre les grandes puissances et l’Iran et prévoyant le contrôle du programme nucléaire iranien.
La presse apprend par ailleurs que l’Iran négocierait la vente de 40 tonnes d’eau lourde à la Russie, et que « certains pays européens » se seraient intéressés à la possibilité d’acheter plus de 20 tonnes d’eau lourde iranienne. Les médias ne précisent cependant pas de quels pays concrets il s’agit.
L’eau lourde n’est pas radioactive et sa production en Iran ne présente pas de danger pour la sécurité. Aussi, Téhéran peut-il en produire. Pourtant, en application de l’accord sur le nucléaire iranien, l’Iran doit en vendre le surplus, ne pouvant pas avoir sur son territoire plus de 130 tonnes d’eau lourde.
Le compromis négocié pendant dix-huit mois par l’Iran avec le groupe dit P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) prévoit d’encadrer et de surveiller les activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée progressive des sanctions imposées à Téhéran.
L’Iran affirme pour sa part respecter strictement les limites d’uranium faiblement enrichi et d’eau lourde fixées par l’accord sur son programme nucléaire conclu avec les grandes puissances.
Source: Sputniknews
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