Le mythe de l’opposition « modérée » dissipé, le masque US tombe
© REUTERS/ Stringer
Il s’appelait Mahmoud Issa, ce Palestinien de 12 ans venu d’un camp de réfugiés non loin d’Alep. Des combattants du groupe Nour al-Din al-Zenki, considéré comme d’opposition modérée et soutenu par les autorités américaines, le kidnappent et le décapitent. Et on parle toujours d’opposition « modérée »?
Nour al-Din al-Zenki est un groupe rebelle luttant contre le gouvernement d’Assad et jouissant du soutien de Washington, par opposition aux groupes terroristes Front al-Nosra et Daech. Ses combattants exécutent, décapitent des gens, des enfants, et n’ont pas peur de poster les vidéos de ces exécutions en ligne. Pour autant, ils sont toujours considérés comme modérés et sont toujours soutenus par les Etats-Unis.
« Certes, nous sommes très préoccupés. Si cela est prouvé, on fera une pause s’agissant de notre soutien… », voici les mots du secrétaire d’Etat américain John Kerry.
Le porte-parole du département d’Etat américain Mark Toner applique la même rhétorique.
« Nous l’avons vue (la vidéo, ndlr), mais ne pouvons pas le confirmer. Il nous faut plus d’informations », a-t-il balbutié, répondant aux questions au sujet de la décapitation du garçon palestinien.
Le peuple syrien ne dispose pas du luxe de pouvoir établir une telle distinction, là-bas, un décapiteur est un décapiteur, et il n’y a pas de place pour le deux poids deux mesures pour symptomatique de la politique étrangère américaine. Donc, l’opposition syrienne modérée, pro-démocratique et amicale ne serait qu’une illusion américaine.
The longer US supports so-called « moderate opposition » the longer will be the list of innocent victims #PrayForSyria pic.twitter.com/3pQKgmxkbL
— Jeblary Bushton (@Jeblary2016) 20 июля 2016 г.
L’armée arabe syrienne lutte avec acharnement contre l’invasion des milliers de djihadistes depuis 5 ans. Le conflit est sanglant. Ils combattent un ennemi animé par l’idéologie la plus brutale et la plus barbare depuis les Khmers rouges, lesquels ont transformé le Cambodge en un champ de bataille dans les années 1970.
Et comme les Khmers rouges, ce mouvement radical d’inspiration maoïste responsable de la mort de quelque deux millions de personnes lorsqu’il était au pouvoir au Cambodge entre 1975 et 1979, les groupes djihadistes dévastent la Syrie et sont visiblement déterminés à instaurer le chaos dans le pays.
Ainsi, au Cambodge, en Syrie et en Irak, les graines du chaos germent des années plus tard, et ces graines ont été semées par les Etats-Unis. Le Cambodge a été pilonné, entre 1969 et 1973, et six mois durant pour la seule année 1973, les bombardiers américains B-52 ont largué plus de bombes lors de leurs 3.695 raids sur les zones résidentielles du Cambodge qu’ils n’en ont largué sur le Japon pendant la Seconde guerre mondiale… Ces pilonnages ont été un catalyseur pour les groupes maoïstes fanatiques, les ont « poussé » à déclencher une révolution.
Faisons un saut dans le temps. En 2003, la guerre et l’occupation de l’Irak initiées par les Etats-Unis avec leurs alliés britanniques ressemblent à certains égards à la situation vécue par le Cambodge. Régions déstabilisées, société irakienne ravagée, exactions et chaos ont ouvert la porte aux islamistes sunnites, encore plus extrémistes qu’Al-Qaïda.
Puis, le printemps arabe de 2011, qui a démarré en Egypte et en Tunisie, s’est transformé en hiver arabe en Libye. Cinq ans plus tard, la Libye est à son tour en proie au chaos, s’étant muée en pale imitation d’un Etat opérationnel alors que la Syrie est toujours enlisée dans une lutte pour sa survie. Et dans cette lutte, les seuls modérés — si l’on accepte ce terme — sont les combattants de l’armée arabe syrienne et leurs alliés.
La décapitation brutale de Mahmoud Issa par les rebelles soutenus par Washington restera à jamais gravée dans la mémoire des peuples comme la preuve du rôle inique joué par les Etats-Unis dans le conflit, alors que la grande question est celle de la distinction entre barbarisme et civilisation.
Source: Sputniknews
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