Affaire Sandra Bertin : des témoignages confirment la version de la policière municipale
Source: AFP
La policière municipale Sandra Bertin, a accusé le ministère de l’Intérieur d’avoir fait pression sur elle pour modifier son rapport après l’attentat du 14 juillet. Certains témoignages rapportés par Le Monde semblent corroborer sa version des faits.
«Le 15 juillet vers 15h30, je me trouvais en salle vidéo avec notre responsable, Sandra Bertin, lorsque son adjoint vient la chercher en salle vidéo, en lui disant qu’un commissaire de police venait la voir et qu’il était envoyé par le cabinet du ministère de l’intérieur» aurait témoigné un membre de l’équipe du centre opérationnel de commandement de Nice.
Le journal le Monde a obtenu différents témoignages figurant dans le dossier de l’enquête préliminaire pour abus d’autorité ouvert par le parquet de justice de Nice le 26 juillet dernier. Ces derniers sembleraient confirmer la version de Sandra Bertin selon laquelle le ministère de l’Intérieur aurait tenté de faire pression sur elle, quelques heures après l’attentat, pour manipuler les faits, notamment sur la présence policière au moment de l’attentat.
Affaire #SandraBertin : Procureur de #Nice ouvre enquête préliminaire pour «abus d’autorité» https://t.co/Ek1GGKhXa4pic.twitter.com/qKvhwpbkML
— RT France (@RTenfrancais) 26 juillet 2016
«Je l’ai entendue dire “je ne mettrai pas ce que je n’ai pas vu aux écrans”» aurait ainsi confirmé un autre collègue de la policière municipale.
Sandra Bertin a déclaré à la presse et à la justice qu’un commissaire à la direction départementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes au téléphone avec un membre du cabinet du ministre lui aurait directement dicté des ordre du ministère, notamment pour sa rédaction du rapport des événements. Démentant cette version des faits, Bernard Cazeneuve a porté plainte en diffamation mardi 26 juillet.
Selon les informations de France Info et d’Europe 1, elle n’aurait pas été en contact avec un membre du cabinet de Bernard Cazeneuve, mais avec la direction centrale de la sécurité publique. Information confirmée par Marianne, qui précise que Sandra Bertin aurait bien été en contact avec une femme, une commissaire. A la tête de la division «informations et synthèse», elle est chargée d’établir dans les plus brefs délais une chronologie la plus précise possible des faits.
Je l’ai entendue dire “je ne mettrai pas ce que je n’ai pas vu aux écrans”
C’est donc avec cette commissaire et non avec un membre du cabinet du ministre, que Sandra Bertin aurait échangé. La commissaire aurait effectivement demandé à la policière municipale niçoise de notifier dans son rapport la présence de la police nationale à deux intersections, ce que Sandra Bertin aurait refusé, car cela ne correspondait pas à ce que retranscrivait les vidéos de caméras de surveillance. En effet, à partir du moment où le camion meurtrier est repéré, les caméras se mettent à suivre la progression du terroriste. Impossible donc de confirmer ou d’infirmer la présence de ces policiers nationaux.
Une polémique qui se transforme en affaire d’Etat
Les accusations de Sandra Bertin sont à l’origine d’une véritable polémique politique depuis l’attentat. Dénonçant une campagne antigouvernementale engagée par «l’ancien maire de Nice» Christian Estrosi dès le lendemain de l’attaque sur la Promenade des Anglais, le chef du gouvernement a par ailleurs regretté que l’on mette au même niveau «ministre de l’Intérieur et une policière municipale».
Lire aussi : Sécurité à Nice : Estrosi et Pradal démolissent les conclusions du rapport de l’IGPN
La polémique a pris une dimension supplémentaire ces derniers jours, quand différents élus de gauche ont sommé la policière municipale de mettre fin à la polémique en «donnant les noms» des fonctionnaires avec qui elle avait été en contact, puis quand est apparu dans la presse le profil de Sandra Bertin sur les réseaux sociaux où elle exposait son franc soutient à la droite locale et son hostilité au gouvernement.
Source: RT France
Votre commentaire