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L’Afrique est démographiquement relativement peu peuplée au regard de sa superficie et ses potentialités

Dans les conditions normales de non conflictualité et de définition de politiques économiques imbues de sagesse, l’Afrique, continent abondamment arrosé, peut nourrir une grande partie de la planète. Cependant la théorie capitaliste absolutiste du marché fait tout pour l’en interdire.

Le continent africain n’a pas de catastrophe démographique réelle dans son ensemble et plusieurs pays sont sous-peuplés au kilomètre-carré, au regard d’autres pays situés dans d’autres continents. En réalité en prenant la théorie du pêcheur qui pratique son art, il vaut mieux apprendre à pêcher que de recevoir tout le temps du poisson fourni par d’autres.

Il est donc important et salutaire pour celui qui veut pêcher ou chasser du gibier d’apprendre les techniques de la pêche ou de la chasse et de les perfectionner. Ainsi lorsque besoin se fait sentir, il pourra pêcher lui-même son poisson sans attendre qu’un autre le lui fournisse quasi-gratuitement.

Partant de cet exemple, les politiques d’aides peuvent avoir une certaine importance à partir d’un certain moment, jusqu’à un certain point. Elles ne peuvent en aucun cas constituer pour un pays ou un groupe de pays, une donnée fondamentale incluse dans les politiques de développement. Elles ne peuvent qu’être limitées dans le temps s’il est impossible de les éviter.

Les politiques d’aides internationales si elles perdurent ne peuvent qu’affaiblir ces économies et les rendre dépendantes des parties extérieures qui en profiteraient pour les soumettre selon le jeu des intérêts divergents entre les nations ou les groupes de nations. Celui qui donne ou prête aura tendance à mener le jeu et en dicter les règles pour assouvir ses ambitions personnelles.

Évidemment, étant donné qu’à l’intérieur des pays des clans ou groupes d’individus profitent de quelques miettes, ils agiront en bradant la consistance des intérêts communs. Ces parties nanties en interne pour conserver leurs avantages exclusifs, s’allieront à des éléments externes comme par exemple les multinationales pour brader à vil prix les intérêts collectifs et laisser filer des pans entiers des richesses et revenus nationaux.

Les privilégiés des systèmes en place feront tout ce qui est possible d’être entrepris, pour conserver l’ensemble des pouvoirs au détriment de l’intérêt collectif. Cette démarche d’appropriation et de privatisation de la chose publique affaiblit les nations et les ruinent à petit feu. Surtout lorsque les conflits latents s’enveniment lors des revendications pour un meilleur partage du gâteau, une meilleure gestion des affaires de la cité et l’établissement d’un meilleur équilibre des pouvoirs.

Si entre les années 1950 et 1960 l’effectif des populations des pays du continent africain tournaient autour de 275 millions d’habitants, soit 9% de la population mondiale, ce nombre correspondait à une situation donnée pendant cette période historique, qui dépend elle-même d’un état de fait des actes du passé. Ce nombre est le résultat d’évènements du passé qui ont été pour la plupart du temps à partir d’un certain moment imposés et subis.

Car avant les années 1960, les pays africains étaient encore colonisés et ont traversé des périodes tragiques comme l’esclavage, la colonisation ou les premières et secondes guerres mondiales, qui ont fini par dépeupler des contrées entières, en raison des politiques appliquées à cette époque par les pays prédateurs. Ces situations de domination absolue ont duré plusieurs siècles et ont eu un impact certain sur l’évolution des paramètres qui régissent la vie et régulent le fonctionnement des sociétés humaines.

Après les indépendances, les hommes au pouvoir chargés d’élaborer les politiques de natalité et les stratégies de développement ont été mis en situation d’infériorité et placés au pouvoir par les ex-colonisateurs, qui dirigeaient tout à distance, malgré les « indépendances » acquises. Comment dans ces conditions pourrait-on élaborer des politiques indépendantes visant à améliorer les conditions de vie des populations ? C’est de cette façon que de nombreux vices se sont implantés dans les sociétés africaines.

Les hommes politiques africains ont calqué leur manière de gouverner, de posséder le pouvoir et de gérer les affaires de la cité  sur la manière dont le faisait le colon ou l’esclavagiste. Ils ont choisi de jouir et de profiter du pouvoir en l’utilisant de manière outrancière et de façon abusive. Cela s’observe parfaitement dans le cas du Congo-Brazzaville où toutes les victuailles et ressources de la nation ont été privatisées et captées par un clan.

Celui-ci s’est enrichi de façon outrancière et extravagante et a confisqué tous les pouvoirs, jusqu’à créer des lois spécifiques qui protégeraient leurs méfaits et actes répréhensibles. Cela a été décrié déjà dans plusieurs régimes, notamment ceux du Maréchal Mobutu Sese Seko (Joseph-Désiré) ou de l’empereur Jean-Bedel Bokassa, pour ne citer que ceux-là. Et les histoires d’enrichissements personnels sont restées les mêmes un peu partout en Afrique, les populations sont toujours pauvres et les économies nationales délabrées.

Pourtant soutenus par le maître extérieur, ces souverains se voyaient dans la peau d’un demi-dieu immortel. Comment pouvaient-ils dans ces conditions construire des économies nationales solides et prospères, si eux s’enrichissaient à outrance pour leurs propres comptes et ceux des affidés et complices ? Le pouvoir d’achat des populations, véritables consommateurs potentiels, était insignifiant, au sein d’un environnement d’affaires insignifiant, cahoteux, malsain, corrompu et privatisé.

Ceux des dirigeants africains qui ont voulu tracer une voie nationaliste qui aurait permis de bâtir des politiques sages axées vers la maîtrise des paramètres et variables du développement, ont tous été éliminés physiquement, exterminés, parce qu’ils ne respectaient pas les codes établis sur la non autodétermination des peuples et des nations.

Car de nombreux accords secrets sur le partage des richesses du sous-sol ont été signés entre les anciens colonisateurs et les nouveaux présidents des États soi-disant indépendants. Cela empêchait la définition des politiques réalistes et des avancées significatives dans le sens de la maîtrise des paramètres et variables impactant sur l’avenir.

C’est après les indépendances que les pays africains ont commencé à former massivement des cadres de haut niveau, qui auraient pu essayer de réfléchir sur les possibilités et moyens de mener des politiques indépendantes dirigées vers un développement économique sain. Mais la crise pétrolière des années 1970 a plongé les économies des pays développés dans le chaos, après des périodes glorieuses de croissances économiques fastueuses. Ceux-ci ont été freinés net dans leur élan.

Ils avaient cru à une croissance économique exponentielle ininterrompue, grâce à leurs capacités de domination dans tous les domaines. Hélas, la réalité a été toute autre sur le terrain. Et globalement leurs taux de croissance ne se sont plus relevés depuis cette époque, leurs niveaux sont restés modestes et même négatifs pour certains d’entre eux selon les périodes.

Depuis 2008, ces économies ont fait entrer le monde dans une grave crise que les gouvernements ont le plus grands mal à éteindre, car les outils à leur disposition sont inadaptés et inefficaces. Ils fonctionnent désormais par tâtonnement. Où sont alors passés les grands préceptes théoriques de la théorie libérale, qu’utilise souvent le FMI et la Banque mondiale pour soumettre les pays pauvres ?

C’est pourtant le moment de prouver leur plus grande efficacité. Les taux de croissance élevés avant les années 1970 se font très rares, ils ont considérablement fondu, laissant la place à la morosité économique. Que faire alors pour s’en sortir! La guerre et les destructions pourraient être une solution. Cependant les armes nucléaires font froid dans le dos et font grandement réfléchir, car elles sont très destructrices et sans nul doute exterminatrices.

Faudrait-il quand même y aller, quitte à tout perdre collectivement ? Les grands de ce monde hésitent, provoquent et testent les uns et les autres sans jamais appuyer sur le bouton déclencheur. Jouent-ils seulement à se faire peur ou à faire peur à l’autre pour qu’il abdique sans combattre comme le firent Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev, Boris Eltsine, Leonid (Danilovytch) Koutchma et quelques autres pour l’URSS ?

Ce qui est pourtant sûr, est que les forts taux de croissance observés précédemment pendant les périodes fastes n’ont plus remonté jusqu’à nos jours, faisant entrevoir des failles béantes dans les constructions théoriques. La notion de croissance économique exponentielle comme enseignée dans les écoles et les universités n’a plus de sens.

L’exploitation exponentielle des ressources naturelles n’a plus aussi aucun sens théorique du fait de leur limitation quantitative et spatiale. Pourront-ils un jour aller les chercher dans des planètes lointaines comme Mars ou la Lune si elles y sont présentes ?

Il a existé réellement après les guerres des périodes de reconstruction qui ont permis le rétablissement des conditions économiques initialement existantes et viables, par exemple avec la reconstruction des infrastructures, des bâtiments, des industries, même si des améliorations technologiques, quantitatifs et qualitatifs ont pu être apportées, grâce à la recherche et le génie des hommes.

Il fallait à l’époque en premier lieu reconstruire ce que la guerre avait détruit, d’où l’impression du plein emploi, qui a nécessité de la main d’œuvre étrangère abondante pour compléter le manque d’effectifs en interne. Car les bombardements de la seconde guerre mondiale ont défiguré l’environnement et occasionné des destructions massives.

La survenue de la crise pétrolière des années 1970 (premier choc pétrolier) a stoppé net l’euphorie de la reconstruction et montré que l’essentiel était fait, occasionnant les restrictions d’entrées sur les territoires des nations occidentales et la création d’artifices pour freiner les entrées ou tenter d’annuler les importations de main d’œuvre. C’est ainsi que fut créée la carte de séjour en France.

Mais les leaders des pays africains n’ont pas anticipé le changement, ils l’ont subi de plein fouet. Ils n’ont pas eu le temps en raison des liens qui les coincent pour élaborer des politiques économiques autonomes, afin de s’éloigner de la dépendance et agir sur le niveau de développement économique de leurs nations respectives. C’est pendant cette période que les fonctionnaires du FMI et de la Banque mondiale ont toqué à la porte.

Ils furent mis à leur trousse pour aider à déstructurer les économies nationales, avec l’argent récolté auprès des pays pétrolier du Moyen-Orient (les Monarchies du Golfe) pour avec des miettes déplumer les pays pauvres grâce à des taux d’intérêt variables, comme pour les subprimes aux Etats-Unis. Au même moment les prix des matières premières baissèrent, combinés à l’envol des taux d’intérêt, l’assujettissement des pays par la dette ne pourrait que survenir et s’accélérer.

C’est une belle astuce pour renflouer les caisses des pays développés en souffrance, un transfert de pouvoir d’achat du plus pauvre vers le plus riche. Et les dignitaires des régimes africains n’entendaient pas non plus réduire leurs niveaux de vie extravagants, au regard des progrès économiques domestiques inexistants. Nombreux ont des comptes à l’étranger et se soignent gracieusement dans les meilleurs hôpitaux, pendant que leurs populations entrent dans la misère et triment.

Au Congo-Brazzaville, les pouvoirs de Joachim Yhomby Opango et Denis Sassou NGUESSO promettaient aux populations le « vivre durement aujourd’hui (VDA) pour vivre mieux demain (VMD), en demandant aux populations toujours plus de sacrifices et d’efforts. Ces sacrifices extrêmes n’ont jamais cessé jusqu’à nos jours, sans que rien de sérieux ne pointe son nez à l’horizon.

De même de nombreuses rébellions manipulées souvent par des forces étrangères, dont les objectifs primordiaux étaient contraires à ceux des nations africaines et leurs populations, à l’exclusion de vrais mouvements révolutionnaires comme le MPLA, le FRELIMO ou la SWAPO qui revendiquaient le droit à l’autodétermination et luttaient férocement  pour leurs indépendances nationales.

Les pays asiatiques par contre comprirent plus tôt ce qu’il fallait exactement faire pour s’extraire ou soustraire leurs pays de la domination étrangère, qui impacte l’unité et la construction de l’identité nationale, malgré les énormes difficultés de parcours rencontrées. Une prise de conscience globale a favorisé dans ces contrées un fort intérêt pour le renforcement de la conscience d’appartenance à un seul groupe et une culture commune, conditions nécessaires mais non suffisantes pour la construction d’une nation solide et la poursuite d’un idéal commun.

Même le Japon une nation capitaliste amicale, très liée aux Etats-Unis renforça l’identité nationale et l’amour de la patrie, si bien qu’à un certain moment, pendant l’épopée de sa réussite économique, les Etats-Unis s’en sont largement méfiés et le tenaient à l’œil. Car selon les visées des Etats-Unis, aucune nation même amie, ne devrait être en position de les dépasser ou surpasser sur n’importe quel plan. Ils œuvraient et faisaient en sorte qu’ils soient eux-mêmes positionnés au premier rang en tout temps, sur tout et en tout. Mais cette façon de faire n’est pas propre à ce pays. C’est une culture politique générale au monde occidental.

C’est ainsi qu’en Afrique tout était mis en œuvre pour que rien ne réussisse, sans que les leaders politiques ne s’aperçoivent de ce deal voilé, à l’exception de ceux qui ont été éliminés physiquement pour leur nationalisme prononcé. Les effets de la crise pétrolière des années 1970 ont renforcé la détermination des hommes politiques et dirigeants de multinationales occidentaux à renforcer l’emprise sur les anciennes colonies, détentrices de matières premières nécessaires à la redynamisation et la revitalisation de leurs économies.

Car même si ces ressources sont convoitées de la même manière partout où elles se trouvent, celles qui se situent dans les territoires protégés par la Russie ne peuvent pas facilement être atteintes. Pour se les accaparer, il faut redoubler d’inventivité et d’astuces fines, souvent élaborées dans l’ombre, loin des regards inquisiteurs.

Les populations africaines reconstituées atteignaient dans les années 1990, selon le spécialiste Bernard Lugan 640 millions d’habitants, soit 12% de la population mondiale. Des experts prévoient pour les années 2050 une hausse devant atteindre 2 à 3 milliards (90% au Sud du Sahara), ce qui constituerait selon eux, 25% de la population mondiale, au regard de l’évolution des taux de natalité et de mortalité actuels et anticipés.

Ces mêmes experts supposent qu’en 2100, la population africaine pourrait atteindre le chiffre de 4,2 milliards d’habitants, soit plus de 33% de la population du globe.

Ces spécialistes s’inquiètent de cette forte évolution positive. Pourtant au regard des effectifs des populations des pays comme l’Espagne, la France, l’Allemagne ou l’Angleterre dont les superficies sont parfois très inférieures à certaines nations africaines comme la République Démocratique du Congo, qui à elle seule en terme spatial englobe toute l’Europe occidentale, mais ce pays est très largement  sous-peuplé.

Cela signifie qu’il existe encore des marges de manœuvres démographiques si l’on tient compte des richesses que possèdent plusieurs nations africaines, surtout si elles sont bien gérées, sagement exploitées, bien transformées et bien utilisées pour des politiques de développement économique efficaces.

Tout cela peut fonctionner si les ressources sont bien orientées et les conditions nécessaires et suffisantes au décollage économique sont réunies et mises en œuvre. Si de telles nations réussissent, les pays africains n’auront plus besoin d’aides économiques. Surtout qu’il est prouvé que les sorties illicites de capitaux d’Afrique dépassent largement ces aides infimes, qui au regard de leurs montants, ne peuvent pas être en mesure de permettre l’impulsion d’une dynamique de développement digne de nom.

Au contraire, le niveau de leurs montants ne peut que créer de la dépendance éternelle, surtout qu’ils ne sont pas toujours utilisés à bon escient et affectés aux rubriques pour lesquelles ils devraient être employés.

Certains autres spécialistes soutiennent que la République Démocratique du Congo, peut à elle seule nourrir un large pan de la population mondiale, avec une politique économique et une stratégie de développement bien pensées et dirigées vers cet objectif. Les nations africaines ont un grand besoin de réajustement continuel des objectifs économiques en fonction des besoins réels de développement de leurs nations, du continent africain et du monde. Ils possèdent de grandes potentialités et sont encore en friche.

Il existe par exemple de vastes étendues de terres non encore exploitées efficacement. Beaucoup de ressources naturelles et intellectuelles ne sont pas encore exploitées comme il se doit et les politiques de gestion efficace des ressources humaines ne sont pas encore au point. Mouammar Khadafi lui avait approché la solution sans aller plus loin dans la recherche des conditions de réalisation de la solution optimale.

Beaucoup de considérations subjectives prennent le pas sur l’objectivité, si bien que les pays patinent. Certes tous ne sont pas au même niveau et ne progressent pas de la même manière, certains sont plus avancés, mais des efforts considérables restent à faire.

De plus, les nations africaines doivent intégrer l’importance de leurs superficies dans la définition de l’intérêt national et du développement de leurs nations. La terre est une denrée importante et cruciale. C’est sous son sol que l’on trouve par exemple toutes sortes de richesses naturelles. Il faudrait bien comprendre, cerner et intégrer les raisons qui ont engendré par exemple la guerre d’Israël avec la Palestine, pour voir que la terre est au centre du conflit et qu’elle est vitale pour les hommes.

Ces deux nations se disputent des portions infimes de terres au regard de la superficie de la RDC. Voilà pourquoi la terre devrait être considérée en Afrique comme importante et laissée aux populations locales pour son exploitation, afin de susciter le développement d’une économie de subsistance dynamique.

C’est la terre qui nourrira les populations à naître, plusieurs contrées ont des terres arables et d’immenses quantités d’eau. Il faut donc apprendre à la dompter. Certes pour développer une économie, on ne se contente pas que de l’agriculture, mais celle-ci est la base de l’industrialisation. Les cultures d’exportations ne doivent pas prendre le pas sur les cultures vivrières locales, il faudrait trouver l’équilibre.

Si les pays africains ont été dépeuplés par le passé par les guerres et autres évènements malheureux, l’exploitation efficace de la terre permettra aux nations de bien nourrir leurs populations actuelles et futures.

Le problème qui se pose est comment mettre en place une agriculture performante, tout en permettant aux pays d’atteindre leurs objectifs globaux de développement ? Faudrait-il pour cela subir  et respecter les prescriptions et injonctions d’autres acteurs internationaux ou les élaborer soi-même en fonction des besoins domestiques ? Qui connait mieux les besoins internes que les locaux eux-mêmes ?

Les acteurs internationaux poursuivent-ils les mêmes objectifs que les pays africains ou ont-ils leurs propres objectifs à atteindre ? En restant en Afrique, les besoins du Niger par exemple peuvent-ils être en tous points les mêmes que ceux du Congo ? Non, car le premier est situé dans un environnement désertique et le second dans la forêt dense. Est-il possible de faire en sorte que toutes les parties y trouvent leur compte sans que la partie interne ne soit pas lésée ?

C’est cela que l’on nomme souvent la politique de gagnant-gagnant. Est-ce facile à mettre en place sans que les arrière-pensées mesquines ne prennent le pas ?

Le taux de 2,1% d’augmentation annuelle de la population atteint en 1970 correspond exactement aux calculs des pays développés, qui ont atteint un certain niveau de développement économique et de vie. Ceux-ci ont une culture différente sur la manière de concevoir la notion de la démographie. La culture africaine à la base conçoit la famille au sens large du terme et sa tendance est collectiviste, s’accommodant avec la notion de solidarité, alors que celle de l’Occident est individualiste, égoïste et nucléarisée.

Faille-t-il épouser la conception occidentale de la famille pour les besoins de mondialisation ou trouver un juste milieu ? En épousant à la lettre la conception occidentale de la famille, les africains entrent dans un système dont ils ne maîtrisent pas tous les contours. Ils courent le risque d’y laisser des plumes ou d’être broyés.

Certes le contact des éléments de la culture africaine avec celle de l’Occident amène petit à petit les africains à fondre leurs mœurs habituels dans ceux de l’Occident, sans avoir eu le temps nécessaire de faire la part des choses, pour mieux cerner ce qui convient d’être retenu et ce qui mérite d’être rejeté. Quoi qu’il en soit, les pays africains ont des potentialités naturelles en ressources qui leur permettraient de nourrir plus de monde, même si les taux de fécondité et de natalité restaient pendant de longues années encore élevés.

Leurs économies sont encore embryonnaires, en gestation, et n’ont pas encore exploité leurs capacités réelles à un maximum d’efficacité pour remettre en cause les taux de natalité actuels ou futurs. Ce sont plutôt les politiques actuelles qui ne sont pas adaptées aux besoins domestiques et de croissance.

 Les économies nationales africaines ne peuvent pas être fortes et solides si les marchés internes ne sont pas expressément densifiés et rendus volumineux en termes de consommation, de pouvoir d’achat et de nombre de consommateurs. La difficulté se trouve dans l’articulation entre les besoins en évolution croissante de la population et l’expansion économique. Pour cela chaque pays doit les définir correctement, en ayant au préalable fait une analyse correcte de la situation, afin de déterminer les besoins réels et préciser les potentialités susceptibles d’occasionner l’ajustement des termes précis de la solution à appliquer.

Certaines régions d’Afrique méritent certes une attention toute particulière, comme les pays situés dans des zones désertiques, compte tenu de l’état de leur environnement naturel. Il est vrai que ceux-là quoi que riches en ressources du sous-sol, doivent faire plus attention en freinant leur taux de natalité. N’est-il pas possible d’inventer des moyens pour stopper l’avancée du désert et même de faire régénérer la végétation ? Des pays comme le Niger pourraient aussi avoir plus de difficultés si par exemple l’exploitation de l’Uranium aurait occasionné la pollution de l’environnement pendant de longues années.

La région du Sahara possède de nombreuses ressources naturelles qui attendent d’être exploitées. On y trouve du pétrole, du gaz, de l’or ou de l’uranium. Une grande partie de ces ressources peuvent être utilisées pour reformater l’environnement en imaginant de multiples solutions réalistes. Dans ce cas, ces ressources doivent être correctement exploitées, gérées et réparties. Il faudrait aussi plus de solidarité entre les pays africains et prendre en compte la santé des populations et de l’environnement.

De plus, les conflits doivent s’arrêter, car les nombreux conflits pourraient empêcher les populations ou les nations de déployer des efforts pour mettre en place des politiques salvatrices. Cela suppose que la manière de gérer les pouvoirs soit revue et reformatée. Il est donc important pour les nations africaines de cerner les causes réelles de ces conflits, quels sont les enjeux et quels sont les vrais commanditaires. Ainsi, la démographie n’est pas le problème principal pour l’Afrique, ce sont plutôt la déstabilisation des économies, l’apparition des guerres, des maladies, la gestion du pouvoir politique et la définition des politiques et stratégies de développement axée sur les besoins réels des populations et des nations qui posent problème.

Jean de Dieu MOSSINGUE

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