Le quartier résidentiel frappé le 9 août après midi, au Sud Ouest de Donetsk |
Alors que le bilan de la journée commençait à peine à être cerné, en début de soirée les canons de Kiev ont repris leurs bombardements meurtriers sur la République de Donetsk : De Kominternovo au Sud à Gorlovka au Nord, la ligne de front du Donbass a été soumise au feu des soudards ukrainiens qui ciblent de plus en plus les infrastructures de vie de la population, comme par exemple les stations d’épuration et de distribution d’eau potable, dans le but évident de chercher à la faire partir de futures zones de combat.
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Devant l’aggravation constante de la situation, le Président de la République de Donetsk, Alexandre Zakharchenko, a mis en alerte l’ensemble de ses services ministériels et renforcé les dispositifs de sécurité de la République, surtout depuis la tentative d’assassinat de son homologue de la République de Lugansk, Igor Plotnitsky.
Kiev veut de toute évidence relancer la guerre dans le Donbass, pour faire oublier son échec économique, sauver un gouvernement de plus en plus impopulaire et servir surtout les ambitions de son maître étasunien.
La situation de l’armée ukrainienne est cependant catastrophique, depuis la chute de l’URSS, son potentiel d’assaut blindé, hérité de l’arsenal soviétique n’est plus que l’ombre de lui-même, mal entretenu et en grande partie détruit lors des combats de 2014 et 2015 dans le Donbass. Quand aux unités d’infanterie mécanisées il semble surtout leur manquer du facteur moral élevé nécessaire pour lancer une attaque (surtout contre des zones urbaines) Il est probable que en cas d’attaque urbaine les pertes immédiates soient insupportables pour Kiev et qu’ailleurs ses forces soient incapables d’éviter le risque de tomber dans de nouveaux chaudrons catastrophiques.
De notre côté, si le moral des défenseurs des République est élevé et leur niveau opérationnel en constante augmentation depuis la modernisation des milices en armée régulière, ils n’ont cependant pas assez de réserves et de forces blindées pour tenter une reconquête des territoires du Donbass occupés par Kiev sans dégarnir dangereusement une ligne de défense qui mobilise la majorité des forces combattantes.De plus la politique menée par les Républiques est de croire encore au projet de Paix signé à Minsk et donc de respecter dans les limites de la sécurité des frontières, les accords de cessez le feu.
On a donc l’impression d’être dans un duel avec des fusils à 1 coup où celui qui tire le premier perd la partie, ce qui explique la stratégie d’offensive statique de l’artillerie ukrainienne qui depuis 2 mois, par des pilonnages intensifs, cherche à détruire et tuer mais surtout à provoquer une contre-offensive dynamique des forces républicaines pour les accuser de violer les accords de Minsk et diminuer leur dispositif de défense .
Chaque assaut blindé ukrainien est repoussé par les défenseurs du Donbass, accrochés à un terrain familial qu’ils connaissent et désirent ardemment défendre coûte que coûte. |
Mais il est également important de regarder ce conflit ukrainien à l’aune de la situation internationale et qui nous montre l’arrogante Amérique du Nord acculée dans l’impasse de son hégémonie agressive qui non seulement subit depuis des années une série d’échecs cuisants et d’enlisements coûteux (Syrie, Libye, Afghanistan, Irak etc…) mais qui aujourd’hui se retourne carrément aujourd’hui contre Washington.
L’exemple de la Turquie est exemplaire dont la politique autoritaire a tenté d’être utilisée par la Maison Blanche contre le gouvernement non aligné de Bachar El Assad, puis contre la Russie est à ce titre exemplaire : après avoir dans un premier temps et par l’intermédiaire du président musulman Erdogan soutenu les terroristes opérant en Syrie, Obama a tenté de pousser plus loin encore son pion ottoman en provoquant une crise grave entre Ankara et Moscou (destruction du Sukhoi 24 en nov 2015) et dans le but de saboter la coopération économique entre ces 2 pays (Turkish stream et contrats industriels) Puis Ankara, qui par pragmatisme ou clairvoyance avait décidé en juin de rompre avec cette politique russophobe étasunienne, a essuyé une tentative de coup d’Etat dont l’échec autant que les réactions occidentales dévoilent la main de la CIA.
Depuis le torchon brûle entre le USA et la Turquie qui vient de renouer des relations avec Moscou au grand désespoir des mondialistes boulimiques qui risquent ici de perdre leur principal porte avion géopolitique ancré sur le carrefour de l’Europe, de l’Eurasie et du Moyen Orient.
Concernant la Turquie il ne faut pas oublier qu’elle constitue le pilier Sud qui supporte la clef de voûte stratégique qu’est la Mer Noire, et dont le pilier Nord n’est autre que… l’Ukraine et dont la base maritime russe a déjà été sauvée des griffes atlantistes par la population de Crimée en mars 2014 !
Mais l’impasse dans laquelle est enlisé Washington est en train de se refermer sur les néoconservateurs notamment avec l’échéance du 8 novembre prochain, date des prochaines élections étasuniennes; car si Donald Trump (qui est la favori) devient le 45ème Président des USA et respecte ses engagements de campagne, il donnera un coup de grâce à l’hégémonie militaro-industrielle et surtout à sa stratégie russophobe belliciste.
Les risques pour les néoconservateurs mondialistes actuellement aux commandes sont énormes : abandon du soutien à l’opposition syrienne, à ‘Ukraine, et probablement aux pays baltes, Géorgie etc… abandon des tentatives de déstabilisation en Afrique du Nord et Amérique du Sud et surtout, apaisement des relations avec la Russie et la Chine…
Clinton peut encore gagner (ou Trump avoir un « accident ») mais le risque est trop grand pour les capitaines d’industrie et donc ils risquent fort d’être tentés dans les prochaines semaines par une fuite en avant qui imposerait au prochain gouvernement de Washington des incendies à gérer au mieux des intérêts étasuniens.
Cette politique du fait accompli pourrait se traduire prochainement par
- Une aide accentuée aux terroristes anti-Assad opérant en Syrie et a contre offensive d’Al-Qaida à Alep semble le confirmer)
- Une série de provocations de l’OTAN contre la Russie et l’augmentation des forces étasuniennes en Europe et dasn les pays baltes en particulier en fait partie
- Une nouvelle vague de révolutions colorées dans des pays situés dans la zone d’influence russe comme la Macédoine ou l’Arménie.
- Un regain de tension militaire dans les conflits frontaliers avec Moscou (Haut Karabagh, Ossétie du Sud etc…) et l’incident récent en Crimée en est un exemple.
- Une augmentation de l’hystérie médiatique russophobe occidentale à travers les certains événements comme les Jeux Olympiques par exemple
Acheminement continuel de matériels d’assaut ukrainien sur la ligne de front du Donbass |
Source: http://alawata-rebellion.blogspot.fr/2016/08/journee-meurtriere-sur-fond-de-chaos.html