La Cour d’Egypte abolit le transfert des îles à l’Arabie Saoudite, mettant en péril des investissements de plusieurs milliards de dollars
Khaled Ali (C), avocat égyptien et candidat à l’élection présidentielle, se mobilise en faveur d’un jugement contre l’accord de démarcation entre la frontière égypto-saoudienne et réagit devant le palais de justice du Conseil d’Etat du Caire, Egypte, le 16 janvier 2017. © Mohamed Abd El Ghany / Reuters
Un tribunal en Egypte a annulé le transfert du gouvernement des îles disputées à l’Arabie saoudite dans la mer Rouge. Le changement de la frontière faisait partie du dégel de courte durée dans les relations entre la monarchie du Golfe et la centrale arabe troublée de l’Egypte.
Les îles de Tiran et Sanafir sont situées à l’entrée sud du golfe d’Aqaba, la partie orientale de la mer Rouge séparant la péninsule du Sinaï de l’Arabie saoudite et de la Jordanie. Elles ont une importance stratégique pour Israël et la Jordanie, qui ont tous deux de grands ports dans le golfe. Lorsque l’Egypte a bloqué la voie d’eau en 1967, elles ont servi comme casus belli pour Israël pour lancer les premières frappes dans la guerre des Six jours.

En avril dernier, le roi saoudien Salman a fait une visite surprise en Egypte. Sa rencontre avec le président Abdel Fattah el-Sisi a abouti à l’annonce d’un accord en vertu duquel les deux îles, administrées par l’Égypte depuis les années 1950, seraient transférées à l’Arabie saoudite dans le cadre d’une démarcation de la frontière maritime. Le royaume revendique la souveraineté sur les îles depuis des décennies.
En échange, Riyadh a promis des accords d’aide et d’investissement lucratifs, y compris le renouveau d’un projet de plusieurs milliards de dollars pour construire un pont entre les deux nations traversant Tiran. L’injection de liquidités a été lourdement nécessaire pour l’économie égyptienne qui a souffert du chaos provoqué par l’éviction de son gouvernement en 2011 et de la brève, mais turbulente règle du président de la Fraternité musulmane Mohamed Morsi, qui a été déposé dans un coup d’Etat militaire en 2013.

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