DICTATURE
Après ce premier revers, les fonctionnaires canadiens ont mis le paquet. Une preuve abondante a été déposée pour démontrer que M. Nguesso appartenait à ce que les avocats du ministère de la Justice ont décrit comme « un petit clan familial mafieux » qui exerce une « dictature » et détourne les fonds du pays pour son bénéfice personnel. Le président Sassou-Nguesso, homme fort qui a dirigé le pays sous un régime de parti unique de 1979 à 1992, est revenu au pouvoir par la force au terme d’une guerre civile en 1997. Il a depuis remporté toutes les élections dans la controverse. L’organisation criminelle identifiée par les fonctionnaires canadiens comprend Wilfrid Nguesso, son père adoptif, ainsi que plusieurs associés qui les aident dans la gestion de leurs finances, notamment Stéphane Saintonge, un consultant en fiscalité québécois qui avait été condamné pour fraude fiscale en 2012.
INVESTISSEMENTS À MONTRÉAL
Une partie de la fortune détournée au profit de Wilfrid Nguesso a été recyclée à Montréal, toujours selon l’enquête. En 2007, la famille a acquis sans hypothèque une maison à Mont-Royal au coût de 840 000 $. La résidence a été rénovée au coût déclaré de 220 000 $ en 2011, selon les registres municipaux. Plusieurs des enfants de M. Nguesso ont été scolarisés dans une école privée française de Montréal. M. Nguesso et sa conjointe ont ouvert plusieurs comptes bancaires canadiens où au moins 1,2 million a été transféré à partir d’Europe. Ils ont aussi acquis ici une Mercedes GLK, un Chrysler Voyageur ainsi qu’un autre véhicule.
DES APPUIS
Wilfrid Nguesso jouissait d’appuis au Québec pour sa demande de résidence permanente. Édouard Préfontaine, président de la firme de consultants Stratem, a signé une lettre pour appuyer la demande de celui qu’il appelait son « collaborateur » pour les projets en Afrique centrale. Il le disait « très bien adapté au pays ». Joint hier, M. Préfontaine a précisé avoir travaillé à un seul projet de cimenterie avec M. Nguesso, projet qui n’a pas abouti. Il dit ne pas avoir eu de ses nouvelles depuis sept ou huit ans. « Ce n’est pas parce que quelqu’un est dans le cercle du président qu’on ne peut pas faire affaire avec lui », observe-t-il. Une avocate de Laval, Valérie Jolicoeur, avait aussi signé des documents à l’appui de M. Nguesso, certifiant qu’il avait bien payé ses impôts au Congo. Mais la juge de la Cour fédérale est restée perplexe devant sa démarche. « Elle n’explique pas comment, pratiquant à Laval au Québec, elle peut avoir une connaissance personnelle des faits allégués, ou en quoi les documents en question seraient confidentiels. Au mieux, il s’agit là d’une preuve par ouï-dire ; au pire, d’une déclaration complaisante », a observé la juge Jocelyne Gagné. Valérie Jolicoeur a été radiée du Barreau depuis pour non-paiement de sa cotisation. Elle n’a pas rappelé La Presse hier.
Article datant de 3 mois
Source: JMTV
Catégories : INTERNATIONAL
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