Chine: Les régulateurs durcissent les règles de négociation des obligations pour réduire les risques

La Banque populaire de Chine (PBOC) est vue dans cette photo de dossier prise à Pékin. [Photo / Xinhua]
Interdiction des «accords de tiroir» informels censés réduire le ratio de levier
Les régulateurs financiers chinois ont resserré les règles pour le négoce d’obligations, un mouvement qui pourrait exercer une pression à court terme sur le marché obligataire, mais qui aidera à réduire l’effet de levier excessif et à réduire les risques dans le système financier du pays.
La Banque populaire de Chine a publié un règlement en collaboration avec les organismes de réglementation des banques, des valeurs mobilières et des assurances du pays qui interdisent aux institutions financières de conclure des accords de tiroir, une sorte d’accord sous-la-table qui leur permet d’esquiver les exigences réglementaires lorsqu’il s’agit d’utiliser l’argent emprunté pour investir dans des obligations.
Selon les analystes, la décision coordonnée des régulateurs est la dernière preuve d’une répression plus sévère contre les activités irrégulières dans le secteur financier du pays, le gouvernement ayant fait de la maîtrise des risques financiers l’une de ses tâches principales.
Le nouveau règlement vise également à éviter une répétition du scandale des obligations de 2,4 milliards de dollars impliquant le courtier chinois Sealand Securities en décembre 2016.
Les accords de tiroir sont souvent menés à travers des accords informels ou même verbaux entre les banques, les maisons de courtage en valeurs mobilières et les gestionnaires de fonds. De tels accords leur permettaient d’utiliser des obligations comme actifs sous-jacents, avec des garanties de pertes secrètement négociées pour emprunter de l’argent et acheter davantage d’obligations.
Cela a conduit à la montée du ratio de levier dans le négoce d’obligations, ce qui amplifie les risques globaux dans le système financier du pays. Il existe souvent en dehors du radar réglementaire, car ces transactions ne sont pas divulguées publiquement ou rapportées aux régulateurs.
Dans le dernier document publié sur le site Web de la BPDC (PBOC), les institutions financières ont été sommées de faire rapport aux autorités de réglementation si le volume de rachats d’obligations et de rachats inversés dépassait certaines limites.
Les régulateurs ont également souligné que les institutions financières doivent signer des accords officiels écrits pour leurs rachats d’obligations et leurs opérations à terme.
« Certains acteurs du marché ont eu recours à des accords commerciaux irréguliers pour échapper aux exigences réglementaires et exercer un effet de levier important, ce qui a accru la fragilité et les risques du marché obligataire », a indiqué la PBOC dans un communiqué.
Selon le communiqué, les institutions financières disposeront d’une période d’un an pour améliorer leur mécanisme interne de contrôle des risques conformément au nouveau règlement.
Ming Ming, un analyste des titres à revenu fixe de CITIC Securities, a déclaré que la nouvelle réglementation sur le négoce des obligations est une extension des efforts du pays pour pousser au désendettement financier.
« Cela permettra aux régulateurs d’acquérir une connaissance plus complète des risques dans le système avec des données financières et des informations plus précises », a déclaré M. Ming.
Les analystes de Shanghai Chongyang Investment Co, un gestionnaire d’actifs, ont déclaré dans une note de recherche que le marché obligataire pourrait supporter une pression à court terme, car certaines institutions financières chercheraient à vendre des obligations en conformité avec la nouvelle réglementation. Ils ont ajouté que les taux d’intérêt à moyen et long terme sur le marché resteront probablement à un niveau élevé.
Pan Hongyu, un analyste des titres à revenu fixe de Hua Chuang Securities, a déclaré que la nouvelle règle de négociation d’obligations est un signal que la réglementation financière renforcée continuera à être la principale position politique cette année.
« Il n’y a aucun signe de relâchement monétaire et la liquidité du marché restera serrée, ce qui signifie que le marché obligataire continuera de subir des pressions à la baisse », a ajouté M. Pan.
Traduction : MIRASTNEWS
Source : CHINA DAILY
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