« Bataille pour la souveraineté »: le parti suisse lance sa campagne pour mettre fin à l’accord de libre circulation avec l’UE
PHOTO DE FICHIER / Arnd Wiegmann / Reuters
Un parti suisse de droite a lancé une campagne en faveur d’un référendum en vue de conclure un accord permettant aux citoyens de l’UE de se déplacer sans frontière en Suisse, ce qui pourrait aggraver les tensions bilatérales.
Le mouvement populaire de droite et anti-immigration du Parti populaire suisse (SVP) et de l’Action pour l’Indépendance et la neutralité suisse (AUNS) ont jusqu’en juillet 2019 pour recueillir les 100 000 signatures requises afin que le vote populaire ait lieu. « Une bataille pour la souveraineté suisse commence aujourd’hui », a déclaré mardi le président de l’AUNS, Lukas Reimann, membre du SVP.
Ceux qui sont à l’origine de cette initiative préconisent la fin de l’accord dit de libre circulation, qui permet aux ressortissants de l’UE d’entrer, de vivre et de travailler en Suisse sans restrictions et vice versa. Si le référendum «Pour Une Immigration Modeste (For Modest Immigration)» est organisé et que les électeurs décident que la Suisse devrait freiner les déplacements gratuits avec le bloc, le gouvernement suisse (Bundesrat) disposera de 12 mois pour négocier la fin de l’accord actuel avec l’UE. En cas d’échec des pourparlers, l’accord de libre circulation doit être annulé unilatéralement par Berne dans les 30 jours. Après cela, la Suisse ne conclura pas d’accords accordant un libre accès aux étrangers, déclare l’initiative.
Le retrait de l’accord sur les voyages, qui est l’un des nombreux pactes interconnectés entre la Suisse et l’UE, risque d’ajouter encore plus de tension aux relations tendues en matière d’immigration. Les électeurs suisses ont déjà approuvé des quotas sur l’immigration en 2014. Mais après deux ans de discussions, le parlement n’a introduit qu’un système qui donne la priorité aux demandeurs d’emploi suisses – suisses et étrangers inscrits dans les agences suisses de recrutement – mais évite les quotas ouvriers. La Commission européenne a encore riposté en suspendant la participation de la Suisse aux programmes scientifiques et étudiants de l’UE – Horizon 2020 et Erasmus +.
Au cours des dernières années, la Suisse a pris un certain nombre de mesures pour se distancer de l’UE. En 2015, elle a menacé de suspendre ses accords de commerce, de sécurité et de libre circulation avec le bloc si Bruxelles n’arrêtait pas la migration incontrôlée dans le pays.
Un an plus tard, le Parlement suisse a voté pour invalider sa demande d’adhésion à l’Union européenne en 1992, appuyant une décision antérieure de la Chambre basse. La motion originale a été présentée par Reimann.
Fin 2017, la présidente suisse Doris Leuthard a appelé à un autre référendum pour «clarifier nos relations (suisses) avec l’Europe». Cette déclaration intervient après que l’UE ait accordé aux bourses suisses un accès limité au bloc, qualifié de discrimination à Berne et menacé de représailles.
On ne sait pas à ce stade si la campagne anti-immigration réussira ou non. Une enquête de plus de 20 000 personnes menée cette semaine par un éditeur suisse, Tamedia, a révélé que 55% des personnes interrogées s’opposaient à l’annulation de l’accord sur la libre circulation, 42% d’entre elles déclarant qu’il devrait être abandonné.
Traduction : MIRASTNEWS
Source : RT
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