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La Russie en Afrique : le grand retour?

CC0 / pixabay

Après une période relativement faible en relations, l’heure pour Moscou est au retour sur le continent africain. Alors que la Russie ne cesse de diversifier largement ses relations extérieures, l’Afrique fait désormais partie des priorités.

Relations intenses durant la période soviétique, notamment dans le cadre de la guerre froide, puis perte de vitesse dans les relations russo-africaines à la chute de l’URSS. Il serait d’ailleurs juste de rappeler que les élites libérales russes de l’époque de Boris Eltsine avait fait en sorte de diffuser une sorte de propagande affirmant que l’URSS ne faisait que nourrir d’autres nations, notamment africaines, en lieu de se focaliser sur ses propres problèmes. Ce qui était très généralement faux.

Certes, l’Union soviétique accordait un soutien important à plusieurs nations africaines, notamment durant la période ayant suivi la décolonisation de ces pays. Il y avait bien sûr aussi une conjoncture idéologique derrière, sachant que dans le cadre de la guerre froide deux systèmes, deux visions opposées, s’affrontaient. Mais il était totalement faux de dire que ce soutien, y compris en direction de l’Afrique, n’était pas dans l’intérêt de la Russie. Au contraire, ces relations d’alliance avaient fortement permis d’accroitre l’influence politique, culturelle, militaire et aussi commerciale de l’URSS à destination de ces pays. Et les nombreux spécialistes russes, militaires comme civils, ayant travaillé en Afrique à cette période pourront le confirmer.

La page des années libérales pro-occidentales étant, heureusement, en bonne partie tournée, l’heure est au renouveau des relations. Si l’espace eurasiatique, ainsi que celui du Proche-Orient, représentent indéniablement un intérêt de premier plan pour la Russie, il n’en reste pas moins que l’Afrique et l’Amérique latine font partie également des grands projets de Moscou à l’international. Et si jusqu’ici les relations les plus intenses étaient avec les pays du nord et du sud du continent africain, on arrive désormais à l’étape où la présence russe s’élargira certainement à toutes les parties de l’Afrique.

Moscou dispose de plusieurs avantages évidents: absence d’histoire coloniale vis-à-vis du continent africain. Plus que cela, l’URSS avait accordé un soutien de premier plan aux mouvements africains de libération nationale dans leur lutte contre le colonialisme et le néocolonialisme. Cela sans oublier une importante participation dans la formation des cadres africains, soit via la venue de spécialistes russes en terre africaine, soit en invitant des milliers d’étudiants africains à venir se former dans les universités soviétiques. Beaucoup de ces anciens étudiants occupent aujourd’hui des postes de première responsabilité dans un certain nombre de pays du continent. Tout cela ne s’oublie pas jusqu’à ce jour.

D’autre part, la politique actuelle de la Russie attire nombre d’Africains. Sachant que Moscou axe sa politique extérieure sur trois piliers fondamentaux: attachement au droit international, respect de la souveraineté des nations, de même que de leurs valeurs et traditions historiques. Enfin, soutien au concept du monde multipolaire — le seul pouvant garantir des relations équitables et justes.

L’Afrique montre clairement qu’elle attend le plein retour de la Russie. La nouvelle Russie, qui le souhaitait aussi, passe désormais aux actes concrets.

Liens d’alliance stratégique historique qui se renforcent avec l’Algérie, aussi bien dans la coopération militaro-technique que civile, zone de libre-échange qui se prépare au lancement avec le Maroc, construction de centrales nucléaires dans une perspective proche en Afrique du Sud et en Égypte (avec laquelle une zone de libre-échange est également en discussion). Exportations des céréales russes à destination de plusieurs pays du continent au moment où la production nationale est en train de battre tous les records. Collaboration aussi dans le domaine minier, sans oublier le domaine éducatif sachant que la Russie continue d’attirer des étudiants de pratiquement tous les pays du continent. Enfin, lancement de nouveaux projets à participation russe en Guinée équatoriale, Ouganda, Burundi, Zambie, Zimbabwe.

En parlant justement des deux derniers cités, le président du conseil d’administration d’Uralchem et vice-président du conseil d’administration d’Uralkali — grande entreprise russe de production et d’exportation d’engrais potassiques, Dmitri Mazepine, s’y est rendu début février et a rencontré les présidents des deux pays Edgar Lungu et Emmerson Mnangagwa.

Lors de ces rencontres il a été décidé d’établir un hub russe pour la fourniture directe des engrais de l’entreprise russe à destination des acheteurs africains. Sachant que la demande pour ces produits en Afrique ne cesse d’augmenter, et est appelée à augmenter encore plus dans les prochaines années. A titre d’exemple donné par l’homme d’affaires russe, le volume actuel des livraisons d’Uralchem et d’Uralkali en Afrique du Sud-Est représente près de 100 000 tonnes par an. Mais sur le court terme, ce volume est appelé à augmenter jusqu’à 500-600 000 tonnes annuelles.

Cette coopération russo-zambienne et russo-zimbabwéenne (et avec d’autres pays africains certainement) permettra de réduire considérablement les prix des engrais pour les agriculteurs africains, en y éliminant les intermédiaires: le plus souvent ni russes, ni africains… Des intermédiaires qui revendaient ces engrais sur place au prix de 450-500 dollars la tonne. La création dudit hub russe sur place et des livraisons directes dans les ports africains permettront de le diminuer jusqu’à 250-300 dollars la tonne. Rien que cela.

Tout en sachant que ce que la première phase du retour véritable de la Russie en Afrique. L’intérêt réciproque n’a jamais été aussi important depuis la fin de l’URSS. Suivez donc l’actualité russo-africaine!

Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Source : Sputnik News – France

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L’Afrique du Sud augmente la TVA, la première fois en deux décennies

JOHANNESBURG, 21 février (XINHUA) – Le ministre sud-africain des Finances, Malusi Gigaba, a annoncé la hausse très redoutée de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) lors de son discours inaugural du budget 2018/19, mercredi. C’est la première fois depuis plus de deux décennies.

Le ministre a annoncé une augmentation d’un point de pourcentage de la TVA de 14 à 15%. Le mouvement de hausse de la TVA et une pléthore d’autres propositions fiscales étaient censés générer un montant supplémentaire de 36 milliards de rands (3,09 milliards de dollars des USA) de recettes fiscales, a déclaré le ministre.

Le gouvernement de l’Afrique du Sud est aux prises avec un écart de revenu stupéfiant de 48,2 milliards de rands (4,1 milliards de dollars des USA), que de nombreux experts économiques ont prédit que l’augmentation de la TVA du ministre était inévitable.

Elna Moolman, économiste à la Standard Bank, était prudente avant le budget. Mme Moolman a déclaré mercredi à Xinhua que la TVA était une idée positive mais que l’augmentation « ne serait pas prise à la légère par les pauvres avant les élections de 2019. »

« Nous n’avons pas ajusté la TVA depuis 1993, et c’est bas comparé à certains de nos pairs, nous avons donc décidé que l’augmentation de la TVA était inévitable si nous voulions maintenir l’intégrité de nos finances publiques », a déclaré M. Gigaba.

Cependant, Gigaba a annoncé que la détaxation sur les produits alimentaires de base, y compris la farine de maïs, le pain brun, les haricots secs et le riz, resterait en place.

L’opposition sud-africaine, l’Alliance Démocratique (AD, DA), n’était pas d’accord avec lui sur le fait que la nourriture Zero-rating apportera un soulagement aux pauvres. L’AD a désapprouvé l’augmentation de la TVA d’un point de pourcentage, affirmant que cela toucherait les plus vulnérables.

« Les pauvres sud-africains sont indirectement obligés de payer pour les erreurs des neuf dernières années », a déclaré Mmusi Maimane, leader de l’AD.

En plus de la TVA, Gigaba a annoncé une augmentation de 52 cents le litre des taxes sur le carburant.

Cependant, la vieillesse, l’invalidité et la dépendance aux soins ont eu un Noël précoce. Leurs subventions augmenteront le 1er avril, passant de 1 600 rands (137,1 dollars des USA) à 1 690 rands (144,8 dollars des USA), tandis que la subvention pour les pensions alimentaires augmentera, passant de R380 (32,6 dollars) à 410 rands (35,1 dollars).

Le ministre s’attendait à une croissance économique de 1,5% en 2018 et de 2,1% en 2020.

Traduction : MIRASTNEWS

Source : XINHUA

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