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Zimbabwe 2.0? La confiscation des terres endommagera la production alimentaire en Afrique du Sud, selon un groupe de défense des droits – Notre avis

© Julius Lando / Global Look Press

L’économie sud-africaine et la production alimentaire de la nation pourraient s’effondrer si le gouvernement s’emparait des terres des fermiers blancs et les redistribuait aux citoyens noirs, a déclaré à RT une organisation locale de relations interraciales.

[L’Afrique du Sud est devenue une nation multiraciale après des siècles de brimades et domination, de colonisation et de confiscation des ressources et richesses. Il est tout à fait normal qu’après avoir normalisé au niveau politique, que l’équité et la justice suivent sur d’autres plans, notamment économique, social et sociétal car les noirs sont effectivement les plus démunis. En effet, il s’agit de rétablir l’équilibre, la confiance et de faire disparaître définitivement les stigmates de l’Apartheid que d’autres voudraient qu’ils se perpétuent indéfiniment. A côté de cela, il faudrait également des politiques d’encouragement et d’accompagnement à l’initiative individuelle et la créativité. Sans cette correction le conflit entre les différentes franges de la population se poursuivra. MIRASTNEWS]

Le mouvement, approuvé par le Congrès national africain (ANC) au pouvoir en début d’année, vise la redistribution de la richesse et une «transformation économique radicale». Le gouvernement envisage de mettre fin à ce qu’ils appellent l’héritage de l’apartheid, où près de 95% de la richesse sud-africaine était détenue par 10% de sa population blanche.

Certaines organisations ont affirmé que l’initiative incite à la violence contre les fermiers blancs. Selon les statistiques du groupe de défense des droits des minorités AfriForum, 74 meurtres et 638 attaques visant principalement des fermiers blancs ont eu lieu en 2016-17. [Il faut se souvenir que des attaques similaires ont été effectuées contre les minorités étrangères exclusivement noires de plusieurs pays d’Afrique pour des raisons économiques. Il ne faut donc pas simplifier le problème. MIRASTNEWS]

Le nouveau plan a également suscité l’indignation internationale, l’Australie approuvant des visas d’urgence pour les fermiers blancs sud-africains confrontés à de violentes attaques. [Nous n’avons pas souvenir que l’Australie ait vocation à sauver des populations maltraitées dans le monde, par exemple les Rohingyas de Birmanie qui connaissent eux une situation beaucoup plus dramatique. MIRASTNEWS]. Cependant, les agriculteurs qui cherchent refuge en Australie ont été qualifiés de racistes par certains politiciens sud-africains.

Certains analystes insistent sur le fait que le plan de l’ANC pour redistribuer les terres compromettra l’agriculture commerciale dans la région, l’Afrique du Sud risquant de répéter l’erreur commise par un autre pays africain au tournant du millénaire. La production alimentaire du Zimbabwe a chuté après que le gouvernement du pays a autorisé la purge des fermiers blancs en 1999-2000.

[S’il n’y a pas aujourd’hui un début de correction des injustices subies depuis des siècles, à quel moment cela devrait-elle se faire ? Faille-t-il fermer les yeux sur cette question et sacrifier les populations les plus nombreuses en poursuivant cette politique très injuste ? Pourquoi ceux qui ont bénéficié de la période faste de l’Apartheid ne feraient-ils aucun effort pour essayer de rétablir l’équilibre et effacer ou réduire à leur expression la plus simple les injustices dans la société ? MIRASTNEWS]

Pour approfondir la question, RT s’est entretenu avec des experts de l’Institut sud-africain des relations raciales, TLU SA.

L’expropriation des terres sans compensation nuira à l’économie du pays, a déclaré l’organisation dans un communiqué envoyé par courrier électronique.

« Les banques ont des cautionnements sur les fermes pour une valeur de 180 milliards de rands et si les fermes sont expropriées sans compensation, tout le secteur bancaire s’effondrera, et avec cela l’économie », a déclaré le porte-parole de l’agence à RT.

L’organisation insiste sur le fait que la réforme ne va pas apporter des emplois, l’allégement de la pauvreté ou la sécurité alimentaire si la terre n’est pas utilisée pour apporter le produit désiré à la table. Cette mesure compromettrait la sécurité alimentaire pour l’ensemble de l’Afrique du Sud, un pays classé 7ème sur 10 pays d’Afrique qui bénéficient actuellement de la sécurité alimentaire, indique le communiqué.

« Plus de 90 pour cent de la nourriture en Afrique du Sud est produite par des agriculteurs commerciaux, à ce stade environ 90 pour cent des fermes qui ont été distribuées aux agriculteurs noirs par le gouvernement par leur propre admission sont hors production », dit TLU SA.

[Il faudrait certainement une période d’adaptation, mais le problème de l’accaparation de la terre par une frange minoritaire de la population doit être réglé. Il est aussi possible de laisser les anciens agriculteurs sur place, mais en payant un loyer juste aux nouveaux propriétaires fonciers, qui n’ont pas encore la possibilité et les capacités de les exploiter eux-mêmes. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas d’exproprier les anciens en tout et pour tout, mais uniquement d’apporter un correctif juste permettant d’établir une situation équitable. MIRASTNEWS]

Un autre expert a déclaré à RT que l’Afrique du Sud redistribuait les terres depuis le milieu des années 1990, mais à un rythme très lent. L’impact n’a pas été aussi profond, mais le taux d’autosuffisance de l’Afrique du Sud a diminué lentement, selon le professeur Martin C. Breitenbach, à la School of Economics de l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud. [Il y a donc une défaillance quelque part, les plus expérimentés dans le domaine ont-ils aidé à former les compatriotes nouveaux propriétaires fonciers, sinon existe-t-il un dispositif de formation et de professionnalisation pour ce genre de cas ? A-t-on mis à leur disposition les moyens nécessaires et mis en place un environnement adéquat favorable à leur réussite ? MIRASTNEWS]

«Au niveau microéconomique, de nombreuses exploitations agricoles autrefois productives ne sont pas productrices aujourd’hui», a déclaré M. Breitenbach à RT. «Il a toujours été dit que si la redistribution des terres est faite de la bonne façon (entre autres partenariats entre les agriculteurs et les communautés qui réclament des terres et un soutien approprié aux communautés qui revendiquent des terres), cela peut fonctionner.»

Selon les statistiques compilées par TLU SA, le nombre d’attaques contre des fermes et des meurtres d’agriculteurs n’a cessé de croître. Au 4 juin de cette année, 435 attaques contre des fermes ont été enregistrées, entraînant 73 morts.

« Cela a été une situation continue depuis de nombreuses années maintenant », a déclaré Breitenbach. « Le gouvernement sud-africain a surtout défendu sa position en disant que les attaques agricoles et les meurtres dans les fermes ne sont pas différents du reste du pays et que tous les Sud-Africains sont victimes de crimes violents. Le gouvernement n’a donc jamais considéré les attaques à la ferme et les meurtres à la ferme comme une priorité du gouvernement. »

L’Institut des relations interraciales a exhorté la communauté internationale à intervenir, car le gouvernement sud-africain nie que l’expropriation des terres et la violence que le projet de loi aurait provoqué soient un problème. [Ceci ne justifie pas cela, tout crime est condamnable et doit être puni selon les dispositions de vraies lois. Nous espérons seulement que cet Institut avait demandé la même chose lorsque les étrangers noirs se sont faits massacrer en Afrique du Sud, sinon ce serait deux poids deux mesures pour un problème de violence identique. MIRASTNEWS]

« Le fermier blanc en Afrique du Sud fait partie d’un groupe minoritaire, il est également interdit de confisquer des biens sans compensation et la communauté internationale doit faire pression sur le gouvernement sud-africain pour qu’il s’attaque au problème du crime en Afrique du Sud ». [Il est donc temps que le système sud-africain compense financièrement aux descendants les confiscations, les humiliations et les maltraitances faites aux ascendants de la majorité noire depuis l’époque de la colonisation, l’Apartheid jusqu’à nos jours. Car le compromis fait avec Nelson Mandela n’a pas réglé cette question épineuse. MIRASTNEWS]

« Ils devraient également les contraindre à ne pas enlever la propriété légale de ses citoyens sans les indemniser. »

Les experts soulignent que les investissements internationaux sont vitaux pour la croissance de l’économie sud-africaine, tandis qu’une constitution autorisant l’expropriation sans compensation crée de l’incertitude et chasse les investisseurs. En mars, le président de TLU SA, Louis Meintjes, a déclaré que la réforme envoie un message négatif aux investisseurs internationaux. [Il y a donc là un complot évident pour laisser indéfiniment la majorité de la population noire dans la pauvreté et la misère, comme cela se passe d’ailleurs dans plusieurs pays africains, car la pauvreté est déjà dans la société sud-africaine, pourquoi ne pas essayer de trouver maintenant une solution pour tenter de la réduire au lieu de cautionner les injustices et les fautes d’antan ? MIRASTNEWS]

«Le résultat final de ce que le gouvernement est en train de mettre en place est l’effondrement de l’économie et la redistribution de la pauvreté qui affectera chacun d’entre nous. Les entreprises internationales investiront là où les profits peuvent être réalisés et ne veulent pas risquer des investissements pour soutenir une idéologie ratée», a déclaré Meintjes. « Il n’est pas possible d’envoyer un message plus clair en exprimant l’intention d’exproprier sans compensation: dans toute société développée, cela est considéré comme un vol, et les efforts pour déguiser l’intention de le faire constitutionnellement ne changeront pas ce fait. »

[Ne pas non plus corriger les fautes commises par les systèmes colonial et l’Apartheid relève non seulement de la cécité intellectuelle, mais soulève également la problématique de la résolution des questions fondamentales que sont l’égoïsme, la spoliation, le pillage et l’accaparation des richesses et ressources communes dans les sociétés modernes. Sinon au nom de quel principe universel une partie doit accepter les injustices de l’Apartheid et l’autre partie profiter immensément de ces injustices ? MIRASTNEWS]

Traduction et commentaires : Jean de Dieu MOSSINGUE

MIRASTNEWS

Source : RT

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