«Ne pas jouer avec le feu» en Syrie : Moscou annonce des manœuvres militaires en Méditerranée

La frégate russe Pytlivy dans le Bosphore en août 2018 (image d’illustration).
La Russie a annoncé de vastes manœuvres navales en Méditerranée, redoutant une provocation occidentale en Syrie, alors que l’armée syrienne s’apprête à reconquérir la province d’Idlib. Damas se dit prêt à «aller jusqu’au bout».
La Russie a annoncé ce 30 août des manœuvres militaires en Méditerranée, alors que l’offensive de Damas sur Idlib, ultime grand bastion syrien encore aux mains des rebelles et djihadistes, semble imminente et soulève les réticences de l’ONU et des Occidentaux.
«Nous prévoyons de déployer plus de 25 navires sous le commandement du croiseur lance-missiles Amiral Oustinov. Près de 30 avions participeront à ces exercices, dont des bombardiers stratégiques Tu-160», a fait savoir le ministère de la Défense russe dans un communiqué de presse. Les manœuvres devraient avoir lieu du 1er au 8 septembre.
Alors que l’ONU évoque la présence de quelque «10 000 terroristes» dans la province d’Idlib, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré : «Le foyer de terroristes qui s’est formé là-bas n’annonce rien de bon si l’inaction actuelle se prolonge.»
Les manœuvres navales engagées par la Russie, principale alliée de la Syrie, constituent donc selon lui une «hausse des mesures de précaution tout à fait fondée et justifiée.»
Cette annonce intervient alors que les médias russes rapportaient plus tôt cette semaine un renforcement de la présence militaire russe au large de la Syrie par crainte de frappes des Occidentaux contre l’armée syrienne. Moscou redoute en effet une fausse attaque chimique perpétrée par des rebelles afin de servir de prétexte à de nouvelles frappes occidentales contre la Syrie. Le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov s’était d’ailleurs inquiété que l’USS Ross, un destroyer américain, soit entré en Méditerranée le 25 août dernier, armé de 28 missiles de croisière Tomahawk capables de frapper n’importe quelle cible en Syrie.
Moscou met l’Occident en garde de ne pas «jouer avec le feu»
Ces craintes ont conduit Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, à rappeler, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue syrien tenue ce 30 août, la détermination de la Russie à aider la Syrie à mener à bien la reconquête intégrale de son territoire. «Nous avons des faits sous les yeux, et nous avons adressé une mise en garde forte à nos partenaires occidentaux de ne pas jouer avec le feu», a-t-il annoncé.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères syrien, Walid al-Moualem, a annoncé que Damas était déterminé à «aller jusqu’au bout» dans sa lutte pour libérer la province d’Idlib, dont il estime qu’elle est principalement tenue par les djihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda désormais connue sous le nom de Front Fatah al-Cham).
Alors que l’envoyé de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, s’inquiétait d’un usage d’armes chimiques par l’armée syrienne ainsi que par les combattants rebelles, le ministre syrien a martelé que son pays ne possédait pas d’armes chimiques. Il a en outre assuré que l’armée syrienne tenterait autant que possible d’éviter les pertes civiles lors de l’offensive à venir.
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Source: RT France
La Russie avertit les Etats-Unis d’Amérique de ne pas «jouer avec le feu» en Syrie – Lavrov
Un garçon syrien déplacé est photographié au camp de réfugiés de Kelbit, dans la province d’Idlib, en Syrie, le 17 janvier 2018. / Reuters / Osman Orsal
Le ministre russe des Affaires étrangères est le dernier responsable à avertir les Etats-Unis d’Amérique d’avoir recours à une éventuelle provocation aux armes chimiques pour justifier une nouvelle attaque contre les forces syriennes. Il a déclaré que Moscou avait averti l’Occident de ne pas jouer avec le feu en Syrie.
Sergueï Lavrov a réitéré l’avertissement selon lequel une attaque par armes chimiques dans la province d’Idlib en Syrie pourrait déclencher une attaque dirigée par les États-Unis d’Amérique contre les forces loyales à Damas.
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« L’Occident prépare une nouvelle provocation pour entraver l’opération antiterroriste à Idlib », a déclaré Lavrov lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue syrien, Walid Muallem. « Nous avons des faits sur la table et avons lancé un avertissement fort à nos partenaires occidentaux par le biais de notre ministère de la Défense et de notre ministère des Affaires étrangères pour ne pas jouer avec le feu. »
Plus tôt, l’armée russe a rapporté qu’un groupe de militants en Syrie préparait une provocation, dans laquelle du gaz chloré serait utilisé pour encercler les forces gouvernementales syriennes. L’incident serait utilisé par les Etats-Unis d’Amérique et leurs alliés pour justifier une nouvelle attaque contre le pays, similaire à ce qui s’est passé en avril, selon la réclamation.
Au milieu des tensions internationales, la Russie a lancé un exercice naval massif en mer Méditerranée, qui implique 25 navires et 30 avions, dont des bombardiers stratégiques Tu-160.
Les Etats-Unis d’Amérique ont déclaré plus tôt qu’ils auraient réagi à une éventuelle attaque chimique du gouvernement syrien, en utilisant plus de puissance de feu qu’en avril. La précédente frappe tripartite des États-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni et de la France visait ce qu’ils appelaient des sites impliqués dans la recherche sur les armes chimiques. Cela est venu en réponse à une utilisation présumée d’une bombe de chlore improvisée contre une zone contrôlée par des militants. La Russie insiste sur le fait que l’incident avait été organisé dans le but de déclencher la réponse occidentale.
Traduction : MIRASTNEWS
Source : RT
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