La Russie accuse les Etats-Unis d’Amérique de créer des missiles à moyenne et à courte portée et met le destin des FNPI dans les limbes
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Ces missiles seraient-ils destinés aussi à être installés dans les bases militaires des USA en Europe, Ukraine et les alentours de la Chine ?
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue allemand Heiko Maas ont discuté de l’avenir du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNPI ou INF pour son acronyme en anglais), de la situation en Syrie et du projet Nord Stream 2 lors d’une conférence de presse conjointe à Moscou.
Sergueï Lavrov a déclaré que les États-Unis d’Amérique avaient déjà commencé à travailler à la création de missiles à moyenne et à courte portée.
« En cas d’effondrement de ce document, nos actions concrètes dépendront de la manière dont d’autres pays, qui possèdent déjà de telles armes », a déclaré Lavrov lors d’une conférence de presse à Moscou.
Lavrov a ajouté que la Russie avait testé le missile 9M729 à la portée autorisée par le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire et n’avait jusqu’à présent reçu aucune preuve de la violation présumée.
« Ce n’est que l’automne dernier, ils [les Etats-Unis d’Amérique] ont désigné deux dates où, selon leurs estimations, des tests violant le traité INF ont eu lieu. Nous leur avons expliqué que les tests avaient bien eu lieu, mais que la portée était autorisée par le traité. Nous leur avons demandé de fournir des preuves concrètes de la violation de la portée, telles que des images satellites ou autre chose, mais nous n’avons rien reçu », a déclaré Lavrov lors d’une conférence de presse après des entretiens avec son homologue allemand Heiko Maas.
La Russie est prête à poursuivre le dialogue avec les Etats-Unis d’Amérique afin de sauver le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNPI, INF), a déclaré Sergueï Lavrov.
« Malgré l’échec des consultations qui ont eu lieu à Genève entre les experts russes et états-uniens le 15 janvier à Genève, à la suite d’un ultimatum, nous sommes toujours prêts à poursuivre une conversation professionnelle et concrète avec les faits à la main pour essayer de sauver ce traité crucial, qui fournit un degré significatif de stabilité stratégique », a déclaré Lavrov à la presse.
Lors des négociations à Moscou, les parties russe et allemande ont examiné en détail la situation résultant de la décision des États-Unis d’Amérique de se retirer de l’INF.
« Toute l’architecture de la maîtrise des armements, y compris le nouveau Traité START, y compris les perspectives de désarmement nucléaire et la durabilité du Traité de non-prolifération, est menacée », a déclaré Lavrov.
Commentant le traité INF, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré que le champ d’application du traité devrait être élargi au moyen d’un nouveau document qui inclurait d’autres pays, tels que la Chine, dans l’accord.
« Aujourd’hui, il y a trop de nouveaux systèmes [d’armes], tels que des systèmes d’armes autonomes et des armes dans le cyberespace, de sorte qu’un traité est nécessaire pour aller au-delà du champ d’application du règlement du traité INF et pour réglementer les nouvelles capacités technologiques », a déclaré Maas à une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Maas a noté que, outre la Russie et les États-Unis d’Amérique, d’autres États développant des systèmes d’armes, tels que la Chine, devraient être soumis « à une nouvelle forme de contrôle international des armements et à une nouvelle architecture dans ce domaine ».
Il a ajouté que l’Allemagne craignait une nouvelle manche de la course aux armements.
Un peu plus tôt, les États membres de l’UE ont exprimé leur inquiétude face au retrait du traité sur les FNPI par les Etats-Unis d’Amérique. En décembre, Heiko Maas a souligné que Berlin s’opposerait au déploiement de nouveaux missiles à moyenne portée sur le sol européen en cas de dissolution du traité INF.
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En octobre 2018, le président américain Donald Trump a déclaré que Washington avait l’intention de quitter le traité INF, accusant la Russie de l’avoir violée à plusieurs reprises. À son tour, Moscou a rejeté toutes les accusations, notant que la Russie serait obligée de prendre des mesures pour assurer sa sécurité si le traité était résilié par les États-Unis d’Amérique.
Récemment, le sous-secrétaire des Etats-Unis d’Amérique au contrôle des armements et à la sécurité internationale, Andrea Thompson, a annoncé que les États-Unis d’Amérique prévoyaient de commencer à se retirer du traité INF à compter du 2 février.
Le traité INF, signé par les Etats-Unis d’Amérique et l’Union soviétique en 1987, interdit les missiles balistiques et les missiles de croisière d’une portée de 300 à 3 400 milles.
Cessez-le-feu dans la zone de désescalade d’Idlib en Syrie
Commentant la situation en Syrie, le ministre russe des Affaires étrangères a souligné que Jabhat al-Nusra* occupe maintenant 70% de la province d’Idlib, la zone démilitarisée située dans le nord-ouest de l’État arabe.
« Nous sommes également préoccupés par le fait qu’à Idlib, contrairement aux accords sur la création de la zone démilitarisée, Jabhat al-Nusra domine et viole la zone démilitarisée. Environ 70% de ce territoire est déjà occupé par des terroristes; ils tentent d’attaquer les positions et les accords de l’armée syrienne et tentent de menacer notre base aérienne militaire à Hmeymim », a déclaré Lavrov.
Selon lui, il s’agit d’un « des problèmes les plus graves, car il est infiniment impossible de maintenir ce dernier foyer de terrorisme majeur en Syrie ».
Idlib reste la dernière forteresse d’insurrection majeure en Syrie. La Russie, la Turquie et l’Iran sont les garants du régime de cessez-le-feu en Syrie.
Projet Nord Stream 2
Evoquant le projet Nord Stream 2, Lavrov a déclaré que la Russie appréciait le soutien de l’Allemagne et valorisait la compréhension de Berlin selon laquelle, le gazoduc est un projet commercial visant à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe.
« Nous apprécions le fait que le gouvernement allemand continue de soutenir la construction du gazoduc Nord Stream 2 et le considère comme une initiative commerciale visant à diversifier les voies d’approvisionnement en gaz naturel et à améliorer la sécurité énergétique de l’Europe », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse avec son Homologue allemand Heiko Maas à Moscou.
Nord Stream 2 est une joint-venture du russe Gazprom et de cinq sociétés européennes: la française Engie, l’autrichien OMV AG, la britannique et la néerlandaise Royal Dutch Shell, les allemandes Uniper et Wintershall.
*Jabhat al-Nusra est un groupe terroriste interdit en Russie
Traduction et Titre 2: MIRASTNEWS
Source : Sputnik News
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