Est-ce un coup d’Etat savamment préparé et réussi ? Ghosn évincé de la dernière position de Nissan
Une capture d’écran d’une vidéo YouTube montre les dirigeants de Nissan Motors Co. au début de l’assemblée générale extraordinaire de la société, lundi matin.
Les actionnaires de Nissan Motor Co. ont approuvé lundi, à la majorité des voix, la démission de l’ancien président Carlos Ghosn et de son principal collaborateur, Greg Kelly, qui en était son directeur mandataire, du conseil d’administration de la société.
C’est la fin, en son nom et dans les faits, du «régime Ghosn», qui a duré près de 20 ans et qui dure depuis que l’ancien président a assuré la reprise en forme de «V» de Nissan en crise à la fin des années 90. Cette approbation signifie que Ghosn sera supprimé de tous les postes qu’il a occupés chez le constructeur japonais.
Lors d’une assemblée générale extraordinaire des actionnaires qui s’est tenue lundi dans un hôtel de Tokyo, le président de Renault, Jean-Dominique Senard, 66 ans, a été approuvé à la majorité des voix pour être nommé administrateur de Nissan. Premier actionnaire de Nissan, Renault détient 43,4% du capital de Nissan.
Au début de la réunion, le président et chef de la direction de Nissan, Hiroto Saikawa, a déclaré: «La réunion d’aujourd’hui est un événement important pour notre société qui vise à redresser la situation. C’est une réunion importante et un pas en avant.»
Saikawa, âgé de 65 ans, a ensuite déclaré que Ghosn avait «dépensé le budget de notre société pour son usage personnel» et «violé l’éthique professionnelle d’une manière telle qu’il méritait d’être licencié».
En ce qui concerne sa propre responsabilité de gestion, Saikawa a déclaré qu’il avait « une responsabilité pour ce qui s’était passé dans le passé », mais a montré son intention de rester à son poste: « Une autre de mes responsabilités consiste à mener une réforme de la gouvernance et à ouvrir la voie pour que la prochaine génération reprenne cette entreprise. Il n’est pas facile de corriger la distorsion [construite sous 20 ans par le gouvernement Ghosn]. »
En réponse, certains actionnaires ont fait des remarques sévères exigeant que tous les membres actuels de la direction prennent leurs responsabilités et démissionnent.
Saikawa a déclaré que la société engagerait une action en justice contre Ghosn pour avoir causé des dommages à Nissan en dépensant les fonds de l’entreprise à des fins privées. Il a également déclaré que Nissan « n’a pas l’intention de nommer un nouveau président » après Ghosn.
Lors de son assemblée générale ordinaire des actionnaires en juin, Nissan décidera de se transformer en une société dotée d’une structure de gouvernance composée de comités de nomination et d’autres comités statutaires qui séparent clairement l’exécution des activités et la supervision de la direction. Le constructeur choisira des cadres en tenant compte des leçons tirées du passé, lorsque tout le pouvoir était concentré à Ghosn, entraînant une défaillance des fonctions de l’entreprise. Dans la nouvelle structure d’entreprise, le président du conseil sera choisi parmi les administrateurs externes indépendants, prenant l’initiative de superviser la direction. La réunion a été rendue publique via YouTube.
Ghosn avait déjà été démis de ses fonctions de président de Nissan et de Mitsubishi Motors Corp. en novembre dernier et il avait démissionné de son poste de président de Renault en janvier.
Pendant ce temps, l’avocat de Ghosn, Junichiro Hironaka, et son équipe doivent tenir une conférence de presse mardi à Tokyo. Des séquences vidéo de Ghosn faisant une affirmation avant sa quatrième arrestation seront présentées à la conférence.
Traduction et ajout au Titre 1 : MIRASTNEWS
Source : The Japan News
Carlos Ghosn évincé du conseil d’administration de Nissan
Les actionnaires de Nissan ont convoqué lundi une réunion pour retirer le directeur de l’entreprise, Carlos Ghosn, du conseil d’administration. Cette décision a été prise après sa deuxième arrestation à Tokyo la semaine dernière, ayant été inculpé sous de multiples allégations d’inconduite financière, puis détenu sans caution.
Cette éviction concernait également l’états-unien Greg Kelly, bras droit de Ghosn avant son arrestattion. Il est aussi accusé de faits répréhensibles au Japon, libéré sous-caution et pourrait être détenu.
Au cours de la réunion, le conseil d’administration a nommé le président de Renault, Jean-Dominique Senard, comme nouveau dirigeant. C’est la première réunion extraordinaire des actionnaires à se dérouler après l’arrestation de Carlos Ghosn le 19 novembre dernier.
Pendant la réunion, dans un discours le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa a énuméré l’ensemble des allégations portées contre l’ancien directeur de la société, Carlos Ghosn et a ensuite voté en faveur de son renvoi. La destitution de Ghosn du conseil d’administration a ouvert la voie vers la nomination de Senard comme nouveau président.
La nouvelle arrestation de Carlos Ghosn s’est déroulée à la fin de la semaine dernière. Il est porté sur lui trois accusations. Les deux premières concernent environ 80 millions de dollars de revenus qui auraient été dissimulés sans être reportés dans les documents officiels communiqués aux actionnaires.
La troisième concerne la tentative supposée de Ghosn de transférer ses pertes personnelles à Nissan et d’utiliser les fonds de la société pour payer un partenaire saoudien qui a fourni une garantie et des biens personnels.
Selon Carlos Ghosn cette nouvelle arrestation qui s’est déroulée pendant sa liberté sous caution est un geste scandaleux. Pour lui, les responsables de Nissan essayent de le faire chuter, une tâche qui leur est ardue, car ils ne réussiraient pas et ne serait jamais brisé.
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