La famille de Carlos Ghosn demande l’aide des Etats-Unis d’Amérique contre la « persécution judiciaire » au Japon
PARIS – La famille de l’ancien chef de Renault et de Nissan, Carlos Ghosn, a présenté une nouvelle demande d’intervention des Etats-Unis d’Amérique contre ce qu’elle dit être sa « persécution judiciaire » au Japon, a déclaré l’un de leurs avocats dimanche.
Jessica Finelle a déclaré que la famille avait pris contact avec le groupe de travail sur la détention arbitraire au sein du bureau du commissaire aux droits de l’homme des Etats-Unis d’Amérique pour déterminer si elle pouvait remédier à la situation.
Dans leur demande, les avocats affirment que les conditions de la caution imposées à Ghosn constituaient une « assignation à résidence » et visaient à l’affaiblir psychologiquement avant son procès.
Ghosn a été arrêté de façon dramatique en novembre alors qu’il sortait de son jet privé à Tokyo. Il a été incarcéré pendant 108 jours étant donné que les procureurs enquêtaient sur des accusations d’inconduite financière et l’accusaient de trois chefs d’accusation.
Il a finalement été libéré sous caution en mars, acceptant notamment des conditions de séjour dans une résidence désignée par le tribunal et surveillée par des caméras.
Les procureurs ont ensuite formulé une nouvelle allégation à son encontre en avril. Il a été arrêté à nouveau et a passé 21 jours supplémentaires en détention avant de se faire remettre en liberté sous caution une deuxième fois.
L’ancien chef de Nissan se prépare actuellement à un procès pour quatre chefs d’inculpation financière, allant de la dissimulation d’une partie de son salaire à l’utilisation des fonds de Nissan pour ses dépenses personnelles.
Les avocats de la famille ont déclaré, dans la dernière demande adressée au comité de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, que le nombre et l’ampleur des conditions imposées à Ghosn constituaient « en fait une assignation à résidence, ce qui signifie que sa détention provisoire se poursuit et qu’il est toujours privé de sa liberté.
Les restrictions, «en particulier l’interdiction de tout contact direct avec son épouse, semblent constituer un abus visant à le fatiguer psychologiquement et à le mettre dans une position de faiblesse… en violation du droit à un procès équitable.»
« Cela équivaut en réalité à une forme de persécution judiciaire de Carlos Ghosn à qui il est interdit de rencontrer son épouse, même pendant une heure en présence d’avocats », ont-ils déclaré, selon les documents vus par l’AFP.
Décrivant Ghosn comme étant «pris en otage», les avocats demandent ensuite au groupe de travail des Etats-Unis d’Amérique de déclarer les mesures japonaises «arbitraires» et exhortent le Japon à «le libérer sans délai».
L’avocat Finelle a déclaré à l’AFP que même si le groupe de travail des Etats-Unis d’Amérique n’était pas habilité à contraindre le Japon à agir différemment, «c’est toujours une question d’image pour le Japonais».
Elle a dit espérer une décision avant le début de la procédure judiciaire de Ghosn, qui pourrait ne pas être avant l’année prochaine.
Traduction : MIRASTNEWS
Source : the japan times
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