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La fusion FCA-Renault est un échec pour Goldman et son réseau d’anciens: sources

PHOTO DE FICHIER: Les logos des constructeurs automobiles Renault et Fiat sont visibles à Nice, France, le 3 juin 2019. REUTERS / Eric Gaillard

LONDRES – L’effondrement des pourparlers de fusion entre Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et Renault marque un revers pour le réseau serré de banquiers anciens et actuels de Goldman Sachs qui ont tenté de convaincre l’establishment politique français de soutenir l’accord.

Goldman Sachs avait éliminé la banque interne de FCA, UBS, proche du défunt directeur général de FCA, Sergio Marchionne, pour diriger l’accord pour le constructeur automobile italo-états-unien.

Ardea Partners, société de conseil-boutique créée en 2016 par Chris Cole, qui a passé 30 ans chez Goldman Sachs, a notamment aidé Renault à co-présider les activités de banque d’investissement.

« Cet accord a été élaboré par des amis qui se connaissent depuis des années », a déclaré une source impliquée dans les discussions. « Mais malgré leurs relations et leur expérience bancaire, tout s’est effondré. »

Cole a participé directement aux négociations pour le compte de Renault et a demandé à FX de Mallmann, président de la banque d’investissement de Goldman, en tant que son homologue représentant la FCA.

Le couple a travaillé en étroite collaboration avec Laurent Clarenbach, un autre ancien banquier de Goldman, qui a passé 10 ans à la banque de Wall Street entre 2001 et 2011 et qui est désormais partenaire de la banque française d’Angelin & Co.

La société londonienne d’Angelin, lancée par le banquier français Benoit d’Angelin en 2017, a été choisie par FCA pour aider le gouvernement français à commercialiser l’accord de 33 milliards d’euros (37 milliards de dollars), compte tenu des liens étroits de son fondateur avec le président français Emmanuel Macron.

Le gouvernement français détient 15% de Renault et a immédiatement été perçu comme un obstacle majeur à la conclusion d’un accord.

Mais les conseillers des deux côtés de la table des négociations étaient optimistes quant à la recherche d’un accord.

« Leur amitié durable et leur confiance mutuelle ont joué un rôle dans leur maintien, même lorsque Paris a commencé à exiger davantage de contrôle sur la nouvelle entité », a déclaré une source proche de l’accord.

TACTIQUE «RETOURNÉ»

Ardea Partners et Goldman s’entraident souvent dans les affaires et partagent le travail pour des clients prestigieux. Ils conseillent actuellement le géant de la publicité WPP dans le cadre de la vente en cours de son unité d’analyse de données Kantar. L’équipe de direction d’Ardea se compose principalement d’anciens banquiers Goldman, dont James Del Favero, qui a passé 26 ans à la banque de Wall Street.

Le réseau Goldman devrait obtenir le soutien du gouvernement Macron avant que l’accord ne soit rendu public, ont déclaré plusieurs sources, ajoutant que le personnel déployé par Goldman dans ses bureaux de New York, Paris et Londres visait à obtenir la bénédiction de la France.

Mais cette fois-ci, Goldman et ses alliés n’ont pas tenu leurs promesses, face à des demandes de contrôle accru de la part de l’État français et à la résistance du partenaire de l’alliance Renault, Nissan, qui a décidé de s’abstenir lors du vote du conseil d’administration de Renault sur l’accord.

« Ils ne pouvaient pas naviguer dans la complexité de cet accord et leur projet de marginaliser Nissan s’est retourné contre eux », a déclaré la première source.

Goldman a refusé de commenter ce rapport, tandis qu’Ardea Partners n’était pas immédiatement disponible pour commenter.

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a exigé que l’accord, qui constituait l’une des conditions essentielles à l’avancement des négociations, nécessitait le soutien de Nissan.

Toutefois, FCA et ses banques n’ont pas jeté les bases de l’assentiment de Nissan, le constructeur automobile japonais n’ayant pas connaissance du plan de fusion visant à éviter les fuites.

«C’était un contrat mal conçu depuis le début», a déclaré une source proche de Nissan. «Les conseillers de FCA pensaient pouvoir convaincre Nissan et obtenir l’approbation de la France dans quelques jours. Ils ont clairement minimisé les risques.»

Traduction : Jean de Dieu MOSSINGUE

MIRASTNEWS

Source : Reuters

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