Le capitaine du pétrolier Grace-1 dénonce la brutalité de la Royal Navy
Le capitaine du pétrolier Grace-1, saisi illégalement alors qu’il transportait du pétrole iranien dans le détroit de Gibraltar, a affirmé que les Royal Marines avaient eu recours à la violence pour s’emparer du navire.
Une image publiée par le ministère de la Défense britannique montre des Royal Marines prenant part à la saisie du pétrolier Grace 1, transportant du pétrole iranien, au large du détroit de Gibraltar, aux premières heures du 4 juillet 2019. ©AFP
Sous couvert de l’anonymat, le capitaine d’origine indienne du Grace-1 a déclaré à Tom Bateman, correspondant de la BBC au Moyen-Orient, que les soldats de la marine britannique avaient forcé son équipage non armé à s’agenouiller sur le pont, sous la menace des armes.
Le capitaine du Grace-1 a affirmé avoir reçu un message des gardes-côtes alors qu’il passait par Gibraltar, en ce sens que leurs forces souhaitaient monter à bord de son navire. C’est pourquoi il a fait descendre l’échelle.
« Mais avant que quiconque ne puisse embarquer, un hélicoptère militaire a atterri sur le navire dans un geste très dangereux », a-t-il déclaré.
Il a dit à la BBC qu’il s’était présenté comme capitaine, mais les marines l’ont ignoré, ont braqué leurs armes sur lui et ont crié : « Regardez devant vous, regardez devant vous ! »
Le capitaine du Grace-1 ajoute : « Ils ne prêtaient pas attention… il n’y avait pas de réglementation… nous avions 28 membres d’équipage non armés. J’étais sous le choc, tout le monde était sous le choc. »
Il a aussi ajouté que les Marines étaient montés tout simplement à bord du navire et lui avaient annoncé sans présenter aucune justification qu’il était en état d’arrestation.
Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait qu’il y avait quelque chose d’illégal dans son navire ou dans sa cargaison, il a affirmé qu’il « avait juste suivi les directives de la compagnie », ajoutant qu’il ne connaissait pas les sanctions imposées par l’UE à la Syrie.
Depuis, le capitaine du Grace-1 a été arrêté et puis libéré sous caution par les autorités de Gibraltar.
À rappeler que le ministère de la Défense britannique s’est refusé à s’exprimer sur les déclarations du capitaine du Grace-1. Les autorités du ministère de la Défense ont même prétendu qu’il s’agissait d’un « arraisonnement standard et professionnel ».
Pour rappel, le gouvernement local de Gibraltar, sous souveraineté britannique, a saisi illégitimement, le 4 juillet, le pétrolier Grace 1 en Méditerranée, sous prétexte qu’il transportait du pétrole iranien vers la Syrie, sanctionnée par l’Union européenne, ce qu’ont démenti les autorités iraniennes.
Suite à l’arraisonnement illégitime du pétrolier transportant du pétrole iranien dans le détroit de Gibraltar, l’Iran a arraisonné le pétrolier britannique Stena Impero pour violation du Code maritime international.
Cela fait plus de deux mois que la région névralgique du golfe Persique est aux prises aux tensions par la faute des États-Unis et de leurs alliés régionaux ou extrarégionaux. Dans ce droit fil, les États-Unis ont officiellement demandé à l’Allemagne de se joindre à la France et au Royaume-Uni pour mettre en place une mission visant à assurer ce qu’ils appellent « une navigation sûre par le détroit d’Hormuz et dans le golfe Persique ».
Cette demande intervient alors que les liens se sont dégradés ces derniers temps entre les États-Unis et l’Allemagne sur divers sujet, dont les migrants, l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien et le budget de l’OTAN.
Source: Press TV
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Les tensions entre l’Iran et le Royaume-Uni et les autres pays occidentaux ont atteint des sommets après la saisie du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero. Mardi dernier, la France, l’Italie et le Danemark ont donné leur feu vert de principe à une proposition britannique visant à créer une mission navale européenne pour « assurer la sécurité dans le détroit d’Hormuz ». De son côté, le président iranien a mis en garde Londres : « En contrepartie, la RII agira à toute violation des lois de navigation dans le golfe Persique, le détroit d’Hormuz et la mer d’Oman ».
Le jeudi 25 juillet, Mike Pompeo a déclaré qu’il était disposé à se rendre en Iran pour des entretiens, malgré les tensions entre Téhéran et Washington. De son côté, le PDG de la chaîne de télévision anglophone Press TV, diffusée depuis Téhéran, a déclaré que ce média iranien n’avait pas l’intention de faire une interview avec le secrétaire d’État américain Mike Pompeo. Comment peut-on analyser cette demande de Pompeo ?
Nous avons analysé les dernières évolutions de la région avec Said Zulficar, analyste des questions internationales. Écoutons-le.
Source: Press TV
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