Tous les yeux sur l’Afrique? Comment la Russie pourrait développer ses échanges commerciaux avec le continent en pleine croissance économique rapide
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Ces dernières années, de nombreux pays africains non impliqués dans des conflits internes ont accéléré le rythme du développement économique, affichant des niveaux de croissance impressionnants même pour les pays en développement. Leur succès a déjà attiré des investisseurs étrangers, mais jusqu’à présent, la Russie ne figurait pas en tête de liste.
Les pays africains ont montré des résultats économiques étonnants, certains affichant une croissance du PIB de 7% par an. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le Ghana pourrait devenir un leader en 2019 à cet égard, avec une croissance attendue de 8,8%, tandis que la Côte d’Ivoire et l’Éthiopie pourraient connaître une croissance de 7,5% et de 7,7% respectivement. [Si comme par hasard une certaine épidémie de type Ebola, ne venait pas subitement perturber la bonne marche de leurs économies. JDDM – MIRASTNEWS]
Leur croissance provient de différentes sources. Certains pays ont simplement découvert de riches gisements de ressources naturelles, comme cela a apparemment été le cas pour les champs de pétrole du Ghana. D’autres reçoivent des dividendes du développement de leurs secteurs des télécommunications et de la finance, comme c’est le cas au Sénégal.
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Un homme chevauchant une bicyclette sous les drapeaux ghanéens a rendu hommage au président ghanéen John Evans Atta Mills, décédé récemment, sur la place de l’indépendance à Accra, au Ghana, le jeudi 9 août 2012.
Leurs économies à croissance rapide ont déjà permis à ces pays d’attirer des investisseurs étrangers et de renforcer leur coopération économique avec des États comme la Chine, l’Inde, la Corée du Sud et d’autres. La Russie fait partie de ces pays mais est loin d’être au sommet de la liste.
À l’heure actuelle, la Russie entretient des relations commerciales privilégiées avec l’Égypte (environ 7,6 milliards de dollars en 2018, soit une augmentation de 14% par rapport à l’année précédente) et l’Algérie (environ 5,4 milliards de dollars en 2018, soit une augmentation de près de 17% par rapport à 2017). Le commerce global de la Russie avec les États africains s’élève à environ 19,6 milliards de dollars.
Outre ces deux pays, la Russie a noué des liens commerciaux avec d’autres acteurs du continent. Les échanges bilatéraux avec l’Afrique du Sud et le Mozambique ont augmenté ces deux dernières années de 28% et 32% respectivement, tandis que les échanges avec le Togo ont monté en flèche de 713% au premier semestre 2019 par rapport à la même période en 2018. Les échanges commerciaux avec le Soudan, la Tunisie, le Maroc, le Nigéria et la Tanzanie ont également connu une croissance générale ces derniers temps, mais pas aussi régulièrement que les autres.
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Le président russe Vladimir Poutine et le président sénégalais Macky Sall (à gauche) lors d’une réunion. 20 juin 2018.
Le Sénégal, une économie africaine en développement rapide, a un commerce modeste avec la Russie, mais cherche actuellement à changer cette situation. Le président sénégalais Macky Sall a exprimé son intérêt à renforcer les échanges bilatéraux lors d’une réunion avec Vladimir Poutine en 2018.
Bien qu’une partie importante des exportations russes vers ces pays se compose de ressources, d’engrais et de produits agricoles, le pays vend également du matériel et fournit des services dans les domaines médical et éducatif. Les entreprises russes participent également à divers projets d’infrastructure dans plusieurs États. Rosatom est en train de construire une centrale nucléaire en Algérie, tandis que le Sénégal a invité le géant gazier russe Gazprom à participer au développement d’un champ gazier offshore récemment découvert.
Au fur et à mesure que les pays africains se développent, leurs besoins en services étrangers, en expertise et en équipements devraient croître, donnant ainsi à Moscou l’occasion d’étendre sa coopération économique avec le continent, qui ne représente actuellement qu’une partie mineure du commerce extérieur de la Russie.
Traduction : Jean de Dieu MOSSINGUE
Économiste, théoricien de la Relativité économique et sociétale, expert en Analyse stratégique et en Intelligence économique et globale.
Source : Sputnik News
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