Un dispositif de contrôle sera mis en place par les forces de l’ordre.
Il reposera sur des points de contrôle fixes comme mobiles, à la fois sur les axes principaux et secondaires, partout sur le territoire national.
Plus de 100 000 policiers et gendarmes seront mobilisés.
Consignes floues, manque de matériel de protection : les policiers de terrain inquiets – les infirmières aussi!
© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT Source: AFP enquête Patrouille de police place de la Bastille à Paris, le 17 mars alors que le confinement vient d’être mis en place.
Plusieurs sources policières contactées par RT France dans les milieux syndicaux et associatifs évoquent une inquiétude grandissante au sein des forces de sécurité, concernant la santé des agents et les modalités de contrôle de confinement. Enquête.
Pas de matériel de protection pour nos forces de l’ordre, on a la rage !
Christophe Castaner a précisé que des contrôles seraient mis en place avec une amende forfaitaire de 38 euros en cas de constatation de non-respect de ces règles. Le ministre a aussi annoncé le déploiement de 100 000 policiers et gendarmes sur l’ensemble du territoire à cet effet.
Contacté par RT France à la sortie de CHSCT, un délégué national d’Unsa-Police avait déjà fait part de toute sa «frustration» vis-à-vis de l’administration : «Nous portions une demande minimale, qui était la dotation généralisée et individuelle de masques et de gel hydroalcoolique pour nos agents. Le point a été discuté pendant plus d’une heure et demi, tout cela pour nous voir opposer une fin de non-recevoir. Pour le reste, nous n’avons obtenu que des demi-réponses.»
Les policiers avaient pourtant prévenu en amont
Puis, le lendemain, 14 mars, une source syndicale policière faisait part à RT France d’un message reçu par un de ses collègues : «BRF : 4 cas avérés en journée, 2 en nuit et une trentaine de suspicions.» La BRF (brigade des réseaux franciliens) qui est géographiquement située en plein Paris a ensuite été totalement fermée et la préfecture de police a confirmé dans un communiqué le même jour que les 400 agents du site avaient été confinés en raison de l’épidémie de Covid-19.
Communiqué de presse de la PP qui confirme le confinement des 400 agents de la BRF (piqué chez @LindaKebbab)
Nous avons vu le discours de Castaner à la télévision, mais à part ça, nous n’avons rien en termes de consignes et de protection
Le même 16 mars, un peu plus tard dans la soirée, Xavier Depecker, secrétaire national de la branche police scientifique du syndicat SNIPAT, expliquait à RT France que l’organisation s’inquiétait pour ses adhérents qui selon les dernières recommandations de la direction centrale de la sécurité publique devait continuer à effectuer les «signalisations papillaires et génétiques avec port obligatoire des moyens de protection (masque, gants).»
Je rappelle que, si nous pouvons tomber malades nous pouvons aussi être vecteurs de l’épidémie
Comment appliquer des mesures sans consignes particulières, sans matériel de protection ?
Même son de cloche au syndicat de l’Union des officiers, rattaché à Unsa-Police, qui a émis un communiqué ce 17 mars déplorant un «casse-tête chinois» : «Le 16 mars 2020 vers 20h, les policiers ont appris en même temps que la population les mesures qui se mettraient immédiatement en place et qu’ils seraient chargés de surveiller. Au lendemain de ces annonces, le casse-tête reste insoluble : comment appliquer des mesures sans consignes particulières, sans matériel de protection (masques et gel hydroalcoolique en quantités suffisantes), sans disposer partout des carnets ou procès-verbaux électroniques permettant de sanctionner ?»
«Castaner a annoncé un million de masques mais ça va partir très vite !»
Contrôles de confinement : les policiers de terrain en plein désarroi
Cette source de terrain semble surtout en difficulté lorsqu’on la questionne concrètement sur le contrôle de confinement par les forces de l’ordre : «L’autorisation de sortie, OK, mais comment vérifier la véracité des informations pour nous ? Que devons-nous faire avec les personnes contrôlées qui disent aller à la pharmacie ou voir un proche en difficulté ? Les suivre ? Nous allons effectuer des contrôles pour leur mettre la pression en fait, mais nous ne pourrons pas vérifier. Au début, les gens appliqueront les consignes, ils auront peur, mais petit à petit, confinés à la maison avec les enfants et le retour du beau temps, je crains que ça ne tienne pas… Et si nous avons des dizaines de contrevenants à contrôler, verbaliser, je ne vois pas du tout comment on va faire, surtout sans matériel de protection. Nous voyons bien les collègues des autres pays : ils sont tout équipés, ils ont des gants, des masques et nous ? Pour l’instant, nous n’avons rien !»
Voilà le résultat de leurs politiques individualistes : ils se prennent la réalité de plein fouet et se permettent encore de venir jouer les pompiers pyromanes
La «casse du service public» en cause ?
Le porte-parole de cette même association policière, Jean-Pierre Colombies qui a également été représentant syndical par le passé, conclut par téléphone auprès de RT France : «Ce sont ces mêmes libéraux extrémistes qui n’ont eu de cesse de casser le service public au moins depuis Sarkozy qui vont aujourd’hui vouloir passer pour les sauveteurs des fonctionnaires qu’ils ont appauvris en police comme à l’hôpital. Voilà le beau résultat de leurs politiques individualistes : ils se prennent la réalité de plein fouet et se permettent encore de venir jouer les pompiers pyromanes. Macron peut bien enfiler le costume poussiéreux du général de Gaulle à la télévision, ça ne changera rien.»
Coronavirus: pour des médecins chinois, leurs collègues européens répéteraient une erreur fondamentale
© Sputnik . Alexey Danichev
Le personnel soignant qui traite les infectés par le coronavirus n’est pas suffisamment protégé, ce qui est une grossière erreur dans le traitement, selon Bloomberg à qui les médecins de la ville chinoise de Wuhan ont accordé une interview.
Une erreur fondamentale dans le traitement de Covid-19 est l’insuffisance de la protection du personnel médical, ce qui augmente le taux de contamination, selon les médecins de la ville chinoise de Wuhan qui l’ont expliqué dans une interview accordée au groupe de médias Bloomberg.
«Nos collègues européens contractent la maladie dans leur pratique quotidienne et la proportion est tout à fait semblable à la situation initiale à Wuhan. Nous avons besoin de protéger notre personnel médical», a détaillé Wu Dong, professeur au Peking Union Medical College Hospital.
L’erreur se répète
En effet, à Wuhan au début de l’épidémie, des milliers de médecins ont été infectés en Chine pendant les premières semaines de janvier à cause du manque de moyens de protection et d’information sur le virus. Au moins 46 sont décédés.
En outre, selon les médecins, les personnes infectées ne présentent pas de symptômes au début et transmettent inconsciemment le virus à d’autres personnes.
Pour contrer cela, les médecins chinois suggèrent que des tests doivent être effectués pour détecter la maladie à un stade précoce. Ils ont également conseillé de ne pas baisser la garde lorsque l’épidémie est localisée quelque part, afin d’exclure de nouvelles infections.
Source: Sputnik News – France
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