Zoom Afrique du 4 mai 2021: un coup d’État se prépare-t-il en RDC?
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En RDC, les manifestations contre la MONUSCO ajoutées aux violences des groupes armés dans l’est du pays, il semblerait que le démembrement de l’est de la RDC ait commencé d’une certaine manière.
Actualité en Afrique :
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Analyses de la rédaction :
1. Une tentative de « syrisation » du Mali est en cours
Les médias mainstream ont fait part d’une information concernant les exactions des mercenaires terroristes dans le nord du Mali.
Deux des trois civils accusés de vol et amputés chacun d’un pied et d’une main par de présumés terroristes le week-end dernier près de la localité de Ansongo (nord) sont arrivés ce lundi 3 mai à Gao, chef-lieu de la région pour recevoir des soins à l’hôpital. Ils sont accusés d’avoir braqué et dépouillé des civils maliens en déplacement dans le nord.
C’est quasiment la première fois que les terroristes à la solde occidental appliquent leur loi comme s’il était dans un terrain conquis. Selon certains analystes relayés par RFI, cela fait partie d’une stratégie, montrer aux populations excédées par les attaques de transports en commun qu’ils sont la solution. La même stratégie mise en place par Barkhane et Cie.
Les trois hommes présentés comme des voleurs ont attaqué un camion de transport sur l’axe Ansogo-Ménaka dans le nord du Mali.
Deux des trois mutilés ont été reçus au centre de santé de référence de la localité de Ansongo avant leur transfert à l’hôpital de la principale ville du nord du Mali, Gao.
Depuis quelques années, le Mali est en proie à un démembrement complet du territoire, avec un prime un morcellement de la partie Nord du pays, et le coup d’État du 18 août n’a fait qu’avancer l’échéance.
En effet, ce système de démembrement ressemble à celui que les Occidentaux voulaient absolument mettre en place dans les pays du Moyen-Orient comme en Irak et en Syrie.
En effet, le but de la manœuvre c’était de laisser les terroristes de Daech prendre possession du pays pour ensuite intervenir militairement et coloniser le pays pour en faire un autre Afghanistan.
C’est ce qui se passe ici, et avec les nombreux militaires d’occupation occidentale et leur moyen à disposition il est clair qu’il leur est « impossible » de combattre ces terroristes. S’il y a des terroristes qui prennent le contrôle de certaines localités en se montrant aussi à la lumière du jour comme cela, c’est qu’ils ne se sentent absolument pas en danger, et bien au contraire, même avec la nouvelle arrivée massive des militaires européens.
D’autant plus que le découpage administratif a déjà débuté dans le but de réorganiser les villes et villages dans le sud.
Pour réclamer le statut de cercle pour l’arrondissement de Markala, la société civile ainsi que les forces vives ont empêché toutes sortes de trafics sur le pont de Markala. À cet effet, la population locale a érigé des barricades et des pneus ont été brûlés sur le bitume. Cela, en vue de lancer un message fort aux autorités actuelles pour l’érection en cercle de cette ville dont la population était estimée à 50 000 habitants en 2009, selon le recensement général.
Pour le nord du pays, les choses sont claires, les Famas et les civils maliens ainsi que les politiques n’ont déjà plus le droit de se rendre dans le Nord depuis plusieurs années déjà.
Le fait est que sans le Nord, la partie sur et surtout aux frontières avec les pays voisins comme la Mauritanie, la Guinée ou encore le Sénégal, car c’est ce qui compte par-dessus tout comme pour la Côte d’Ivoire, c’est de placer une base arrière terroriste afin que le voisin ivoirien soit déstabilisé.
En bref, pour le moment, Barkhane et Cie replacent et réorganisent les groupes terroristes, afin qu’ils puissent attaquer à tout moment et que les leviers de pressions sur les gouvernements africains soient plus solides que jamais.
Le seul hic reste les populations. Les Maliens ne sont pas vraiment pour le fait que leur pays se démembre. Et ils continuent d’opter pour le départ de Barkhane qui apporte plus de danger que de sécurité.
2. Tchad : la France a peur
Au Tchad, malgré les tentatives de colonisation du pays par la France, Paris redoute quand même de perdre pied dans son précarré et que la population tchadienne et son gouvernement ne se rallient ensemble pour pousser la France en dehors de ses frontières et qu’ils se tournent vers une autre puissance.
Depuis le coup d’État au Mali, le changement de présidence au Niger qui peut éventuellement pousser Niamey a amplifié ses relations avec la République islamique d’Iran, et maintenant l’assassinat du président Idriss Déby Itno avec comme remplacement son fils ne rassure pas spécialement l’Élysée.
Sans le président Déby, les FACT veulent profiter de la situation pour continuer à déstabiliser le Tchad et comme ils le disent « marcher sur N’Djamena ».
La France qui se trouve être derrière ces groupes armés veut également jouer le jeu du soutien à N’Djamena. Le Tchad a récemment demandé au Niger de lui apporter son aide pour arrêter les FACT. Car une fois que les FACT seront arrêtés, le Tchad aurait un levier de pression en moins pour faire face à la politique française.
Tout comme au Mali où les États-Unis se sont mêlés de l’affaire du coup d’État, il semblerait que le même jeu du bon et du mauvais flic se mette en place pour le Tchad. Les compères US-France et de loin avec une aide israélienne, tente de régionaliser le conflit du terrorisme, et faire du Sahel une base arrière grandeur nature pour les différents groupes terroristes, mais également, une base aérienne et terrestre grandeur nature pour l’Occident, non seulement pour tester ses nouvelles technologies en armement et continuer a noué plus facilement des contrats d’armement avec notamment certaines monarchies arabes qui détiennent les contrats les plus juteux. Outre les armes, les cibles sont également vivantes vu que ce sont les populations résistantes qui ont décidé de prendre les armes afin d’épauler les forces armées nationales.
En bref, le but de la France dans le Tchad, c’est de « mercenarisé », l’armée tchadienne qui est l’une des plus fortes et l’une des plus disciplinées du continent africain.
Cela dit, les manœuvres de l’Élysée et derrière de Washington sont dans un premier temps de accaparer entièrement du gouvernement de transition et de pouvoir mettre de côté les pro-Déby, pour faire un remake du Mali, à savoir s’accaparer du pays et de toutes ces institutions. Que ce soit au Tchad ou dans les autres pays du Sahel, les populations restent soudées et savent qu’elles n’ont pas besoin d’avoir un tuteur comme la France, mais elles ont besoin d’avoir un pays souverain, intègre et indépendant.
3. RDC : un démembrement de l’est en vue ?
En RDC, les manifestations contre la MONUSCO ajoutées aux violences des groupes armés dans l’est du pays, il semblerait que le démembrement de l’est de la RDC ait commencé d’une certaine manière.
Le président congolais Félix Tshisekedi a décidé le remplacement des autorités civiles par des militaires et des policiers dans deux provinces de la République démocratique du Congo où l’état de siège entrera en vigueur jeudi. « J’ai décidé de proclamer l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu », a rappelé le président Tshisekedi dans une adresse à la télévision publique congolaise RTNC, affirmant avoir entendu « le cri de détresse de notre population et ressens les douleurs qu’éprouvent nos mères, nos sœurs, nos filles dans ces provinces ravagées par la barbarie ». Cet état de siège avait été annoncé vendredi soir.
Le porte-parole du président congolais a précisé que l’état de siège était décrété « pour une durée de trente jours à dater du jeudi 6 mai 2021 ». « Pour faire face à la situation pendant l’état de siège, les autorités civiles, les gouvernements provinciaux de l’Ituri et du Nord-Kivu et les entités de ces provinces seront remplacés par des officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo ou de la police nationale », a-t-il ajouté. « Jusqu’au rétablissement de la paix » dans ces deux provinces du nord-est et de l’est de la RDC, « l’action des juridictions civiles sera substituée par celle des juridictions militaires », a-t-il précisé.
Cette militarisation de l’est de la RDC survient après le passage du président congolais Félix Tshisekedi en France.
Les présidents français, Emmanuel Macron, et congolais, Félix Tshisekedi, se sont rencontrés à Paris ce mardi 27 avril pour renforcer leur coopération riche de dossiers bilatéraux. Occasion pour M. Macron de féliciter son invité pour « le succès remporté » en RDC et en Afrique.
Emmanuel Macron a évoqué plusieurs sujets qui seront traités lors de sa rencontre avec Félix Tshisekedi pour renforcer la coopération entre la RDC et la France :
« Volonté de développer la coopération économique, opportunités offertes à la jeunesse de votre pays les programmes d’éducation, de santé et de création d’activités économiques. Politique aussi de Francophonie, car nous avons aussi là-dessus beaucoup à faire ensemble. »
En évoquant le problème des groupes armés qui visiblement ont la même méthode que Daech, le président congolais a déclaré « Je suis plus que jamais déterminé à l’éradiquer et je compte sur le soutien de la France », a lancé Tshisekedi.
Voici ce qui se passe lorsque la France se mêle d’un problème sécuritaire dans un pays africain. Les premiers qui doivent être éradiqués sont les armées nationales. Avant de vider la région de sa population. De plus, avec les nombreuses manifestations contre la MONUSCO de ces dernières semaines, visiblement, la France aurait du pain sur la planche. Un schéma possible, serait que la Monusco continue de renforcer les groupes armés dans la région de l’Est et la France s’occupe de la résistance congolaise qui a augmenté d’une manière exponentielle en RDC.
Tout comme le redoute le président mozambicain, Filipe Nyusi, une aide militaire occidentale serait égale à la mise en péril de la souveraineté de la RDC. Comment Macron compte-t-il aider la RDC alors qu’il se trouve dans un bourbier dans les autres pays d’Afrique, notamment au Mali ?
Le processus de reconquête de l’Afrique est bel et bien en route, mais la population africaine représente un vrai danger pour ce plan néocolonial. Les Congolais ou même les Africains en ont de plus en plus marre de vivre dans des souffrances atroces dans le seul et unique but d’assouvir les intérêts de certaines puissances qui croient encore monopoliser le monde.
Source: Press TV
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