Tunisie : le monde dit non au racisme de Saied et le prêt du FMI est stoppé

Écrit par Piero Messina
La Banque mondiale a suspendu ses relations avec la Tunisie. Le prêt de 1,9 milliard de dollars nécessaire pour sauver le pays dirigé par Kais Saied du défaut de paiement est désormais un mirage. Sans cet argent, la Tunisie échouera et un scénario de chaos s’ouvrira, avec la suspension des services publics essentiels et une nouvelle diaspora vers l’Europe.
La Banque mondiale a pris cette décision après les déclarations du président Saied sur la question raciale. Ces dernières semaines, le dirigeant tunisien avait émis l’hypothèse de l’existence d’un complot racial visant à modifier l’identité tunisienne et à la mêler à celle des peuples Africains centraux, qui transitent par ce pays soit à la recherche de travail, soit comme étape intermédiaire vers l’Europe.
La décision de l’organisation internationale est cependant provisoire et sert à faire pression sur le gouvernement maghrébin. Officiellement, les discussions sur le cadre de partenariat national avec la Tunisie ont été bloquées. Ce document établit les orientations stratégiques des activités opérationnelles à moyen terme (2023-2027).
La décision de l’organisation internationale complique encore la situation au pays du jasmin et tout porte à croire que le blocus risque de reporter sine die le traitement de la demande de prêt de 1,9 milliard de dollars formulée l’an dernier par le gouvernement tunisien.
Pour la Banque mondiale, « la sécurité et l’inclusion des immigrés et des minorités fait partie des valeurs fondamentales de notre institution représentées dans l’inclusion, le respect et l’antiracisme sous toutes ses formes », lit-on dans la note interne, jusqu’ici non démentie par l’institution internationale. Ce qui se passe en Tunisie, sur fond de déclarations du président sur les citoyens subsahariens, aura un coût très élevé pour la Tunisie et pour l’Europe, qui pourrait se retrouver face à une nouvelle vague migratoire. La Tunisie aurait dû recevoir le prêt du Fonds monétaire international. Mais la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) sont des structures complémentaires qui travaillent en coordination l’une avec l’autre. La décision de la Banque mondiale va donc rendre difficile, voire impossible, pour la Tunisie l’obtention de financements étrangers ».
La position prise par le gouvernement de Carthage contre les citoyens subsahariens provoque des manifestations de rue et des affrontements. D’un côté, une forme de répression contre les « Africains » est déclenchée par les partisans de Saied, de l’autre, les gouvernements Africains centraux tentent de rapatrier leurs concitoyens : plus d’un millier retournent dans leur pays d’origine, du Ghana à la Côte d’Ivoire.
Taduction : MIRASTNEWS
Source : South Front
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