Révélé: l’Arabie Saoudite derrière le meurtre de l’ancien président yéménite
La photo prise le 30 novembre 2011 montre un manifestant portant une affiche de l’ancien président du Nord-Yémen, Ibrahim al-Hamdi, lors d’un rassemblement dans la ville de Ta’izz, dans le sud du pays. (Par Reuters)
Le Yémen a révélé des informations sur l’implication de l’Arabie saoudite dans l’assassinat en 1977 d’un ancien président populaire yéménite, inquiet de l’ingérence de Riyad dans les affaires du Yémen.
Ibrahim al-Hamdi a été chef d’État dans l’ex-Yémen du Nord de 1974 à 1977. Il a été assassiné le 11 octobre 1977, deux jours avant une visite sans précédent en tant que président du Yémen du Nord dans le Yémen du Sud.
Dans un communiqué de presse publié mardi, le brigadier Abdullah bin Amer, haut responsable du ministère de la Défense yéménite, a déclaré que Sanaa était en possession de documents importants, notamment les noms des personnes impliquées dans l’assassinat.
Il a ajouté que les éléments de preuve avaient confirmé le rôle joué par le régime de Riyad à toutes les étapes de l’assassinat, notamment la planification, la supervision et la dissimulation du crime.
Un peu plus tôt, le site de nouvelles alkhabaralyemeni.net avait publié des extraits du rapport qui décrivaient le rôle de Riyad sur la base de «preuves crédibles».
Le mandat d’Al-Hamid l’a vu tenter de détourner le Yémen du royaume saoudien et de puiser dans les richesses pétrolières de son pays. Il s’était également opposé à la désapprobation de cette dernière pour l’amitié entre le Nord et le Sud et à ses tentatives de provoquer une guerre entre les deux, tout en encourageant les tribus du Sud à se venger des violations aériennes saoudiennes.
À l’époque, Riyad s’était également attaqué aux revendications territoriales du Yémen, qui l’avaient vu revendiquer les régions de Jizan, Asir et Najran, au sud-ouest saoudien.
Le jour de son assassinat, Al-Hamdi a été invité pour le déjeuner à la résidence d’Ahmadi al-Qashmi, qui était le chef d’état-major de l’armée sous son commandement. Durant son séjour sur place, Ali Abdullah Saleh, alors commandant de brigade, qui deviendra plus tard président, et l’un de ses gardes du corps entra dans la maison.
Ils portaient un corps enveloppé dans une couverture qui appartenait au frère d’Al Hamdi, décédé plus tôt dans une attaque à l’arme blanche. Quelques instants après leur entrée dans la maison, al-Hamdi a été tué sous la menace d’un pistolet.
Selon le site d’informations, le ministère a découvert « un document important » sur l’assassinat d’al-Hamdi en 2017 et accumule depuis de plus en plus de preuves et de témoignages sur l’assassinat ciblé.
Le rapport final met en lumière l’implication d’anciens rois saoudiens, Khalid bin Abdulaziz Al Saud et Fahd bin Abdulaziz, alors princes, et du frère de ce dernier, Sultan, a précisé le point de vente, citant le reportage.
Le rapport note que Sultan était en contact direct avec l’attaché militaire saoudien à Sanaa, capitale du Yémen du Nord, Saleh al-Hadyan, au moment des meurtres. Riyad a envoyé trois agents des services de renseignement saoudiens à Sanaa quelques heures avant l’assassinat, selon les reportages, faisant référence à Hadyan et au plan à trois comme les personnalités saoudiennes les plus directement liées à l’opération menée à la demande de leurs supérieurs hiérarchiques.
Ali bin Muslim, conseiller auprès du tribunal saoudien, qui agirait directement sous le sultan, a également été qualifié de personnage impliqué dans le jeu délictueux.
Le rapport indique également qu’un document découvert lors de l’enquête sur l’implication saoudienne contient l’expression « rédigé par l’Arabie saoudite en coopération avec les services de renseignement américains », sans plus d’explications.
La révélation intervient à un moment où le royaume est en train de mener sa campagne la plus sanglante et la plus destructrice contre la nation de la péninsule arabique.
Depuis 2015, Riyad et de nombreux alliés assaillent le Yémen sous des bombardements incessants et aveugles afin de redonner le pouvoir à Abd Rabbuh Mansur Hadi.
Les forces yéménites rejettent la déclaration de l’ONU sur la diminution des frappes saoudiennes
L’ancien président yéménite s’était réfugié dans la capitale saoudienne avant l’invasion, dans une tourmente politique, refusant de rester et de négocier le pouvoir avec le mouvement de défense populaire yéménite Houthi Ansarullah. Les Houthis dirigent le pays depuis son départ.
Des milliers de personnes sont mortes lors de l’invasion et le Yémen est devenu le théâtre de la pire crise humanitaire dans le monde.
Traduction : MIRASTNEWS
Source : Press TV
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