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Peine perdue? La violence islamiste augmente en Afrique malgré l’arrivée de l’armée des Etats-Unis d’Amérique

Quand les Armées de la superpuissance Etats-Unis d’Amérique et alliés s’installent quelque part, les conflits se multiplient de façon exponentielle et s’intensifient.  Quelle corrélation entre cette présence et cette flambée de violence ?

© Flickr/ Marines

Le nombre d’incidents violents impliquant des militants islamistes aurait été multiplié par dix entre 2009 et 2018, et les djihadistes somaliens d’Al-Shabaab semblent être le groupe le plus actif.

Une analyse récente du Pentagone a montré que la violence liée à la terreur en Afrique avait fortement augmenté au cours de la dernière décennie, malgré la présence accrue de l’armée des Etats-Unis d’Amérique sur le continent.

Selon l’Africa Center for Strategic Studies, filiale du Département de la Défense des États-Unis d’Amérique, plus de 3 000 incidents de violence ont été signalés en Afrique l’année dernière, contre environ 1 400 en 2012.

Cela représente un pic de violence de 4,2% depuis 2017 et une tendance à la hausse généralement dérangeante.

« Dans l’ensemble, l’activité des groupes islamistes militants en Afrique a doublé depuis 2012, année au cours de laquelle 402 événements étaient liés à ces groupes », a révélé l’étude.

En l’espace de dix ans, la violence a grimpé en flèche, passant de 288 événements rapportés en 2009 à 3 050 en 2018.

Les régions les plus inquiétantes sont la Somalie, le bassin du lac Tchad, le Sahel (une zone en arc de cercle située au sud du désert du Sahara) et l’Égypte.

«Reflétant la fragmentation croissante de la menace du groupe islamiste militant, 13 pays africains sont maintenant confrontés à des attaques régulières de la part de ces groupes (contre 5 en 2010). En outre, il y a maintenant environ deux douzaines de groupes islamistes militants actifs contre cinq en 2010», a constaté le groupe de réflexion.

Selon l’analyse, le groupe somalien al-Shabaab représente près de la moitié de toutes les activités des groupes islamistes sur le continent, tandis que les militants du Sahel sont devenus plus actifs que ceux d’Al Shabaab, de Boko Haram et de Daesh*.

Incidemment, les troubles se sont intensifiés en dépit des efforts anti-terroristes de plus en plus importants du US Africa Command, communément appelé AFRICOM.

En opération depuis octobre 2008, AFRICOM n’a cessé de développer ses activités sur le continent et de renforcer ses effectifs et ses missions.

En 2017, le chef de l’AFRICOM, le général Waldhauser, a déclaré que les troupes des Etats-Unis d’Amérique en Afrique organisaient 3 500 exercices et combats chaque année, avec près de 10 missions par jour en moyenne.

Le Pentagone attache une grande importance à la Somalie et a mené des centaines de frappes aériennes contre des militants locaux.

«La Somalie reste la clé de l’environnement de sécurité en Afrique de l’Est et sa stabilité à long terme est essentielle à la promotion des intérêts des Etats-Unis d’Amérique dans la région», a déclaré le général Waldhauser aux sénateurs états-uniens en février.

Le nombre d’attaques aériennes sous Donald Trump est passé de 14 en 2016 à 47 l’an dernier.

Et, bien que la flambée de violence observée soit associée à de nombreux facteurs, on pourrait penser que la récente étude remet en question l’efficacité de l’armée des Etats-Unis d’Amérique.

« La forte augmentation des incidents terroristes en Afrique souligne le fait que l’approche trop militarisée du Pentagone face au problème est un échec lamentable », a déclaré à The Intercept l’analyste de la défense William Hartung, responsable du projet sur les armes et la sécurité au Center for International Policy.

« Au contraire, tenter d’éliminer le terrorisme par la force pourrait exacerber le problème, provoquer une réaction terroriste et servir d’outil de recrutement pour les groupes extrémistes. »

*Daesh (ISIS / IS / Etat islamique) est un groupe terroriste interdit en Russie et dans de nombreux autres pays.

Traduction et Titre 2 : MIRASTNEWS

Source : Sputnik News

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