A la Une

Zoom Afrique du 6 août 2019

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

  • Gabon : une nouvelle usine pharmaceutique d’ici fin octobre ;
  • Côte d’Ivoire : le chinois CHEC a commencé l’extension de la zone industrielle d’Akoupé-Zeudji ;
  • Éthiopie : les recettes d’exportation n’ont atteint que 61 % de l’objectif de l’exercice 2018/19.

Les analyses de la rédaction :

Gambie : l’ombre de Yahya Jammeh fait peur à l’Occident

En Gambie, les médias mainstream ne sont pas vraiment pour une réelle réconciliation. RFI utilise plutôt un ton dénigrant et hostile, vis-à-vis de la libération d’anciens membres de l’équipe de Yahya Jammeh.

Ces derniers temps, tous les regards sont tournés cette semaine vers la commission Vérité et Réconciliation, qui continue d’auditionner d’anciens membres de l’équipe de Yahya Jammeh. Il y a deux semaines déjà, trois hommes de l’ancien président Yahya Jammeh ont été libérés après deux ans de détention. En effet, Malik Jatta, Omar Jallow et Amadou Badjie étaient en détention depuis le 8 février 2017. Or il n’y a, à ce stade, aucune poursuite contre eux. Les maintenir en détention serait illégal. Partout où l’ombre de l’ancien président anti-néocolon, Yayah Jammeh, plane, l’Occident n’est pas content. Étant donné que depuis le départ de l’ancien président, les portes d’entrée de la Gambie ont été ouvertes. D’ailleurs, le prince Charles d’Angleterre a même effectué une visite sur place. C’est dire à quel point l’Occident était content du départ de celui qui leur a tenu tête depuis des années. Cela dit, Yahya Jammeh a l’air d’être toujours là, et pour entamer un réel processus de réconciliation il faut aussi faire libérer les membres de l’entourage de l’ancien président Yahya Jammeh. Le média mainstream RFI a adopté dans son article un ton plutôt hostile vis-à-vis de cette libération. Car le plan des Occidentaux est de relier la Gambie au Sénégal, pour pouvoir notamment garder un certain contrôle non seulement sur la Gambie, mais aussi sur les anti-néocolons de Casamance.

Les différentes ONG qui sont spécialistes dans les ingérences politiques dans les pays africains ont d’ailleurs condamné la libération de ces hommes de Yahya Jammeh. Le Centre des victimes demande au gouvernement de remplir ses obligations, notamment en matière judiciaire, et de faire en sorte que ces hommes ne quittent pas la Gambie. Cette hostilité vis-à-vis de ces hommes montre une certaine crainte que l’ex-président Yahya Jammeh, que l’Occident n’arrivait pas à contrôler, ait encore une influence en Gambie. Ce qui ferait capoter entièrement les plans de l’Occident.

Mali : le peuple est de plus en plus influent

Au Mali, la pression mise par la population pour arrêter les massacres a finalement abouti à un accord de paix. Ces deux dernières semaines, plusieurs accords de paix ont été signés entre communautés dans le centre du Mali.

Le 25 juillet, toutes les communautés de la commune de Baye approuvent ensemble un accord de paix. C’est dans ce cercle, celui de Bankass, que quelques mois plus tôt, les tensions avaient abouti au drame d’Ogossagou où plus de 150 civils avaient été massacrés. Dans ce document, les Dafing, Samogo, Peul, Dogon et Bozo renouent le dialogue et mettent tout en œuvre pour réinstaurer la paix.

Le 1er août, un autre accord est signé, toujours dans le cadre de la médiation menée par le Centre pour le dialogue humanitaire (HD). Depuis un peu plus de deux ans, dans la zone de Djenné, la transhumance est bloquée, les campagnes agricoles sont perturbées.

Enfin, dans le Macina, la région d’origine du chef djihadiste Amadou Kouffa, l’entente entre communautés peule et dogonne a été conclue pendant la visite du Premier ministre.

La tournée du Premier ministre malien faisait suite aux pressions de la population pour que le gouvernement s’implique davantage et soit solidaire de la population. N’ayant pas le choix, le gouvernement s’est quand même impliqué pour se souder à la population. Les Maliens n’ont jamais eu de conflit interethnique dans leur histoire. Les communautés ont toujours vécu côte à côte, jusqu’à l’arrivée des troupes militaires occidentales. Le fait qu’il y ait des conflits au sein de la population favorise le plan néocolonial qui consiste dans un premier temps à démembrer le grand Mali. La population continue de résister et trouve des solutions officielles pour montrer qu’en réalité la paix est bel et bien présente au sein du territoire, et que les seuls qui créent des conflits, ce sont les groupes non identifiés qui se mettent à plusieurs pour commencer à tirer sur la population. C’est dans ce sens que la population malienne a rapidement décidé de signer un accord entre communautés pour réinstaurer la paix. Des chefs de villages, des leaders religieux de toutes confessions se sont réunis de nombreuses fois avec la population pour pouvoir trouver une solution en interne, vu que ni la communauté internationale ni les forces d’occupation étrangères ne sont décidées à aider le Mali et sa population.

Le peuple se montre de plus en plus influent dans le pays, et continue de défendre la souveraineté et l’intégrité de son pays coûte que coûte.

Tchad/Israël : une délégation israélienne pour connaître mieux le Tchad

La France, qui dit vouloir s’investir au Sahel et surtout dans son pré carré, a l’air d’avoir abandonné le Tchad. C’est Tel-Aviv qui reprend la main dans le pays. Une délégation israélienne d’investisseurs conduite par le directeur de l’exploitation industrielle du ministère de l’Économie et de l’Industrie est arrivée ce lundi à N’Djamena.

La délégation a été accueillie à l’aéroport international Hassan Djamous par le directeur général du ministère de l’Économie et de la Planification du développement, Houlé Djonkamla.

« Nous sommes venus ici, une délégation d’Israël, pour entendre un peu plus et connaître davantage votre pays. On est très heureux de venir au Tchad pour nous informer davantage, apprendre l’histoire de votre pays, la situation locale, les différentes visions que vous avez dans différents secteurs. Nous sommes très heureux de pouvoir travailler et coopérer à l’avenir avec vous », a affirmé Sabine Segal, membre de la délégation.

La délégation va également rencontrer le patronat tchadien et les responsables des banques.

Début 2019, le Tchad et Israël ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques. Les deux pays ont signé plusieurs accords de coopération. Le président Idriss Déby a appelé les investisseurs israéliens à découvrir le Tchad, une terre d’opportunités.

Le fait est que depuis que la France a été obligée de bombarder une colonne de rebelle, le président français Emmanuel Macron s’est fait attaquer de toutes parts par les médias mainstream à la solde des États-Unis, qui lui reprochent d’avoir voulu aider le président tchadien Idriss Déby. Le gouvernement macronien a en effet utilisé les Mirage 2000 prévus pour l’opération Barkhane, qui est soi-disant active dans la lutte antiterroriste, pour effectuer des frappes aériennes, alors que c’étaient des rebelles et non des terroristes. Maintenant, le président Déby s’est tourné vers Israël et tente de normaliser ses relations avec lui. Cette délégation prétend vouloir mieux connaître le Tchad pour répondre à ses besoins. Avant toute chose, il est difficile de croire qu’un régime génocidaire qui continue de massacrer et de détruire les habitations des Palestiniens et dont le seul but est l’expansion illégale de son territoire en dépit des nombreux Palestiniens puisse réellement aider un pays africain. Le racisme envers les Africains en Israël est terriblement prégnant au point où les Éthiopiens de confession juive vivant en Israël étaient descendus dans les rues pour protester contre le racisme qu’ils subissent au quotidien sur ces territoires occupés.

Outre le racisme envers les Africains, Israël est aussi très connu pour ses pratiques d’espionnage et de déstabilisation des États. D’ailleurs, le général Amos Yadlin, l’ex-patron du service d’espionnage israélien, s’est vanté en ces termes : « Nous pouvons espionner n’importe qui, n’importe où et n’importe quand. Nous pouvons provoquer et attiser des conflits tribaux, ou confessionnels, exacerber des tensions sociales et maintenir des pays sous pression interne, par exemple la Tunisie, l’Égypte ou encore le Maroc. Comme nous le constatons, les pays arabes sont de loin notre cible privilégiée. Ses agents sont infiltrés sur tous les continents, œuvrant à la réussite du régime de Tel-Aviv, assassinant les “indésirables”, fomentant des tensions interreligieuses dans le but de déstabiliser le pays, peu importe les moyens, seul le résultat compte. »

Ce qui veut dire que le but du régime de Tel-Aviv n’est pas vraiment de pouvoir aider les pays africains, quels qu’ils soient, à s’émanciper, mais surtout d’écouler ses armes et de créer des déstabilisations dans les pays pour servir la cause de ses alliés. Quoi qu’il en soit, tout comme avec les plans de déstabilisation du camp atlantiste, qui ont lamentablement échoué en Afrique de l’Ouest, le gouvernement et le peuple tchadien restent soudés et pourront résister à la voracité néocoloniale occidentale.

Source: Press TV

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